La guerre des communiqués fait rage depuis qu'un groupe de personnes a fait le voyage en Algérie, pour représenter notre sois-disante communauté algérienne établie au canada. Le parlement algérien a pris l'initiative de rassembler les porte-paroles, élus ou désignés, de cette iconoclaste communauté immigrée et éparpillée dans les méandres de la vie occidentale.

Mondovi, naissance d’Albert Camus
Belcourt, quartier populaire d’Alger, 1913 : enfance d’Albert Camus
Vers Paris, route nationale, 4 janvier 1960 : décès tragique d’un écrivain et philosophe, d’un homme.

Jeudi 23 juillet, le Gouvernement canadien a jugé nécessaire de lever le moratoire qui protégeait de l’expulsion les ressortissants de trois pays africains : le Burundi, le Rwanda et le Libéria. Cela concerne environ 2 100 personnes susceptibles d’être renvoyés dans leurs pays d’origine respectifs.

L'augmentation de la couverture médiatique va de pair avec l'étoffement de la communauté algérienne sur le sol québécois ainsi qu'avec la dégradation sécuritaire en Algérie. Il est remarquable d'observer l'augmentation, la régularité et le type de sujets abordés par ces quotidiens pour dégager un portrait en creux de l'image que reflète, au fur et à mesure des années, la communauté algérienne au Québec.

Les années 1980 ne diffèrent guère des précédentes dans les données et le traitement médiatique de l'Algérie. Les journaux relatent les visites officielles avortées ou non comme celle de Pierre Eliott Trudeau en 1981 ou bien encore les échanges commerciaux et l'aventure d'El Asnam pour la reconstruction d'une partie de la ville après le tremblement de terre survenu à cette époque en Algérie.

«C'est ajouter au malheur du monde que de mal nommer les choses» Albert Camus

Albert Camus ne s'illusionnait pas en écrivant cette phrase. Le traitement médiatique et sa couverture quotidienne peuvent marquer et influencer grandement la perception toute déformée de certaines réalités. Nous ne présentons pas ici une analyse de presse, avec ces méthodes strictes et précises mais un aperçu de ce que peuvent offrir certains quotidiens québécois parmi les plus importants et les plus lus dans la Province.

Même si ce n’était pas vers le Canada ou le Québec, l’Algérie dès avant 1962 a produit une très grande émigration. Principalement dirigée vers la France jusque dans les années 1970 (elle compte aujourd’hui une communauté d’environ 800 000 personnes Algériens ou d’origine algérienne), l’émigration algérienne touche tous les continents. De Sidney à Moscou, de Tokyo à Johannesburg, de Montréal à Caracas, de Dubaï à Shanghai, les Algériens en plus ou moins grands nombres sont présents dans plus de 100 pays. Cette dispersion traduit pour une part les difficiles conditions de vie en Algérie, la violence des années 1990 et ses exilés, elle souligne d’autres part l’excellence algérienne dans certains domaines recherchée à l’étranger. Elle traduit également une autre réalité, notamment en Europe, celle des Harragas souhaitant, de plus en plus nombreux, quitter coûte que coûte l’Algérie. Les clandestins seraient plus de 13 000 en Italie selon la presse algérienne.

"Quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de misère, et commenceront les beaux jours, mais nous, nous serons morts mon frère1".  Ces paroles célèbres sont issues de la chanson québécoise de Raymond Lévesque, qui écrivit cette œuvre en s'inspirant des malheurs causés par la guerre d'Algérie. Elle fut un succès populaire et peu de gens se doutent en écoutant cette mélodie qu'elle y fait allusion. Au Québec, lorsque Raymond Lévesque y retourne en 1958, la population s'intéresse d'avantage à ce conflit de décolonisation et la chanson revêt souvent une autre signification qu'en France ou de par le monde. Encore aujourd'hui certains Québécois se souviennent, à l'image de Denis Chouinard2, de l'inspiration et de la signification de ces paroles.

L’émigration algérienne au Canada s’étale désormais sur plusieurs décennies. Les premières traces de ces arrivées datent des années 1940 dans la mémoire commune. Non encore Algériens (de nationalité), cette poignée d’hommes s’installa au Québec dans la province francophone.

En ce mois d’Octobre 2008 s’est tenu à Québec, berceau de l’implantation française en terre d’Amérique, le XIIème Sommet de la Francophonie. Francophonie institutionnelle incarnée par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) dont Abdou Diouf en est le secrétaire général, elle regroupe 55 pays ou gouvernements participants et 13 pays observateurs repartis sur les 5 continents.

L’occasion est bien belle. L’Action démocratique du Québec, la formation créée par Mario Dumont qui a fait de l’immigration son cheval de bataille, a toute les peines du monde à se relever. Elle agonise dans de violents spasmes qui ont emporté jusqu’a son chef récemment (mal)élu, Gilles Taillon.

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