Le week-end dernier, j'ai eu la chance d'assister à une soirée algérienne. L'occasion était la remise des prix de la «Fondation Club Avenir» -- fondée par Tayeb Hafsi, professeur aux HEC de Montréal -, et qui «favorise l'intégration par l'excellence et l'entrepreneurship.» Quel beau programme en effet! Le week-end dernier, j'ai eu la chance d'assister à une soirée algérienne. L'occasion était la remise des prix de la «Fondation Club Avenir» -- fondée par Tayeb Hafsi, professeur aux HEC de Montréal -, et qui «favorise l'intégration par l'excellence et l'entrepreneurship.» Quel beau programme en effet!

Les lauréats de cette année étaient de jeunes athlètes - Nacime Boulahfa et Amine Belakehal - qui portent, sur les podiums des championnats internationaux, les couleurs du Québec ou du Canada; la fondatrice de la troupe de chants et danses berbères Tafsut, Madame Tassadit Ould Hamouda, et un grand spécialiste néphrologue, le docteur Ibrahim Bounatiro. Sur scène, on a vu par exemple un jeune pianiste, Mehdi-Bilal Ghazi, remarqué à Oran par le virtuose québécois, Alain Lefèvre, qui poursuit ses études à Montréal, ou ces «Magiciens sans frontières» qui, de Montréal, partent, vers les régions les plus dévastées du monde, faire rêver les enfants avec leurs tours de magie. Il y en avait, du talent, sur cette scène du collège Ahuntsic!

Et tout cela nous vient de la communauté algérienne du Québec, qui parle de surcroît un excellent français et ne passe pas son temps à réclamer qu'on accommode sa différence. Il y avait un peu de tristesse aussi et c'est pour cela que je veux parler de cette soirée et de cette culture de l'excellence que les leaders de la communauté algérienne entretiennent chez leurs jeunes.

Comme l'a reconnu leur ambassadeur à Ottawa - Smaïl Benamara - la communauté algérienne a un problème d'image. Mais des soirées comme celle du Club Avenir démontrent, a-t-il dit, «que cette image véhiculée par les médias et qui s'installe parfois dans l'opinion, n'est pas véritablement conforme à la réalité.» Je suis bien d'accord avec lui et je partage la frustration de mes voisins de siège, à l'auditorium du Collège Ahuntsic, de ne pas avoir vu de caméra de télévision pour témoigner de cela. Au fait, je n'ai vu qu'une seule femme, parmi les 400 personnes présentes, qui portait, fort coquettement d'ailleurs, un voile.

On a dit que la politique fédérale du multiculturalisme crée des ghettos. Mais comme le dit l'écrivain algérien, Mouloud Mammeri : «Il se peut que les ghettos sécurisent, mais qu'ils stérilisent, c'est sûr!»

Source: http://www.canoe.com/infos/chroniques/michelvastel/archives/2007/11/20