À l’heure d’écrire ces quelques lignes, Cheb Mami, le chardonneret de Saida, de son vrai nom Mohamed Khelifati, médite ses errements dans une cellule de la célèbre prison parisienne de la Santé. Dans les derniers jours du mois de juin, il a pris de court les journalistes français en se présentant inopinément à l’aéroport d’Orly. Il a finalement  décidé de faire face à la justice française. Et celle-ci n’y est pas allée de main morte : 5 ans de prison ferme pour le prince déchu du rai. Le verdict du tribunal correctionnel de Bobigny est sans appel.

L'augmentation de la couverture médiatique va de pair avec l'étoffement de la communauté algérienne sur le sol québécois ainsi qu'avec la dégradation sécuritaire en Algérie. Il est remarquable d'observer l'augmentation, la régularité et le type de sujets abordés par ces quotidiens pour dégager un portrait en creux de l'image que reflète, au fur et à mesure des années, la communauté algérienne au Québec.

Le fidèle admirateur de chaâbi algérois et de rap marseillais que je suis s’est soudainement trouvé un autre amour. Même deux: les groupes de rock montréalais Bloodshot Bill et Lake of Stew. Mon coup de foudre est la conséquence directe de cet appel d’un autre temps d’une vague association souverainiste. Celle-ci a préconisé l’exclusion de mes nouvelles idoles des festivités marquant la fête du Québec.

De nos jours où le cœur est ailleurs, le cerveau entre l’abstrait et le réel, le souffle au bout de l’aspiration divine et l’extase, à la recherche du chemin contournant le calvaire, le communautariste scientifique à l’esprit rationnel est à l’œuvre 48h/24h.  Toutefois,  le maghrébin et plus précisément l’algérien québécois doit s’estimer heureux.  Il doit par ailleurs, jour et nuit, adorer le bon Dieu et lever la main vers les cieux pour le remercier de l’avantage concurrentiel obtenu par rapport aux compatriotes établis autre part.

La première semaine de juin nous a offert des émotions extrêmement fortes, de celles qu’on attend des années. Tout le monde a eu sa part : aussi bien les passionnés de la politique, que les férus du soccer, le « true football », véritable religion sur terre. Hormis au Canada.