Pour son baptême de feu en équipe nationale, Abdelhak Benchikha ne s’est pas trop cassé la tête. Il a repris les mêmes joueurs, reconduit le même onze de Saâdane  et récolté la même déconfiture face à une formation centrafricaine tout juste moyenne. À court de temps, pense-t-il, puisqu’il a eu seulement cinq jours pour préparer cette rencontre, Benchikha a décidé de “placer toute sa confiance” dans un groupe qui avait déjà failli depuis belle lurette et qui, depuis la CAN-2010, a montré ses limites. Dans son esprit, il ne fallait surtout pas s’aventurer à opérer des changements la veille d’une rencontre capitale.

“Je veux aider ce même groupe à mieux jouer, à mieux exploiter ses capacités. je veux le faire renouer avec la joie de jouer”, disait-il avec conviction la veille du départ pour Bangui, non  sans affirmer haut et fort que son objectif est de revenir à Alger avec les points de la victoire.

À l’arrivée, grande fut sa désillusion. Benchikha a réédité le même échec que son prédécesseur, Rabah Saâdane, avec sans doute aujourd’hui le sentiment de honte qui nous anime tous d’avoir été ridiculisés par une formation centrafricaine classée à la 172e place au dernier classement Fifa ; d’avoir été traînés dans la boue par le premier venu qui devance, tenez-vous bien, dans ce même classement la Palestine d’une seule longueur. À l’issue d’une partie insipide, où les verts ont atteint le seuil de l’intolérable, le “général” a dû se rendre compte qu’il avait tout faux et que le mal qui range cette sélection algérienne est beaucoup plus profond qu’il ne le pensait. Il a eu tort de faire la sourde oreille à ceux qui l’exhortaient à apporter des changements dans l’équipe pour rompre avec la médiocrité ambiante de cette EN.

Benchikha doit, sans doute, se mordre les doigts aujourd’hui d’avoir manqué de culot ; d’avoir raté l’occasion de marquer de son empreinte ses débuts en équipe nationale, lui qui a été plébiscité par ses collègues comme “l’homme de la situation”. “Le digne représentant” des entraîneurs locaux aura déçu tout le monde. À quelque chose malheur est bon, Benchikha sait désormais à quoi s’en tenir. Dans la douleur, il s’est rendu certainement à l’évidence qu’il n’a plus rien à espérer d’un groupe de joueurs démotivés qui ne mouillent plus le maillot national. Beaucoup d’entre eux n’ont franchement plus leur place en équipe nationale. C’est le moment pour eux de tirer leur révérence et c’est l’occasion pour la FAF de taper un grand coup dans la fourmilière. Benchikha responsable de l’humiliation ? Peut-être pas, car les prémices d’un tel scénario catastrophique existaient depuis au moins depuis le début de l’été, mais il est incontestablement coupable d’avoir  fait retarder la rupture tant attendue par les algériens avec son intronisation !  

Source: Liberté