Une Algérienne qui vit au Québec depuis quatre ans, Fatma Zohra Chellali, lance un véritable cri du coeur au ministre de l'Immigration à Ottawa pour qu'il reporte son expulsion prévue d'ici une semaine.

La femme de 57 ans a d'ailleurs adressé il y a quelques jours une lettre via son avocat au ministre John McCallum dans laquelle elle lui demande de reporter son renvoi vers son pays d'origine, le temps que les procédures de parrainage et de résidence permanente soient traitées.

Mme Chellali a travaillé comme gouvernante pour Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne démocratique et populaire. La femme qui est aujourd'hui âgée de 57 ans était célibataire en Algérie, musulmane, mais non pratiquante. «Être femme célibataire là-bas, c'est risqué. On ne peut pas sortir, on ne peut pas prendre d'appartement. Être musulmane non pratiquante dans mon pays, c'est mal vu», a-t-elle indiqué en entrevue à TVA Nouvelles samedi.

En 2012, elle quitte donc l'Algérie pour le Québec, convaincue que les citoyens ici vont la respecter, peu importe ses choix. Toujours en 2012, elle va soumettre une demande d'asile qui a cependant été rejetée en 2015 par la Section de la protection des réfugiés. Mme Chellali n'a pas convaincu les fonctionnaires du bien-fondé de sa demande, elle a raté ses entrevues, erreurs dans les dates, hésitations multiples, mais c'était bien involontaire de sa part, car elle dit souffrir de troubles de mémoire à la suite d'une violente chute.

«Mme Chellali n'a personne en Algérie qui pourra lui venir en aide. Son seul soutien est ici au Canada. Il s'agit de son mari, citoyen canadien. Elle n'a aucun enfant. Elle s'inquiète grandement, son mari aussi, du sort qu'elle subira en Algérie n'ayant plus rien dans ce pays. De plus, ayant épousé un non-musulman au Canada, Mme Chellali craint les représailles à son endroit», écrit dans la lettre adressée au ministre McCallum son avocat montréalais spécialiste des dossiers d'immigration, Stéphane Handfield, qui a accepté de prendre l'affaire en main.

«C'est quoi l'urgence dans ce dossier d'exécuter un renvoi. Ma cliente n'est pas criminalisée. Elle ne constitue pas une menace pour personne. Tout ce qu'on demande, c'est d'attendre la décision dans le dossier de parrainage. Si cette demande est acceptée d'ici quelques mois, Mme Chellali aura sa résidence permanente. Si c'est refusé, elle quittera le Canada à ce moment-là», plaide Me Handfield.

Me Handfield souhaite une réponse rapide du ministre John McCallum à Ottawa. Le temps presse, car l'expulsion est prévue le 29 janvier à 17h30.

Source: TVA Nouvelles - 23 janvier 2016

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