Après avoir purgé dix-huit mois de prison et risqué l’expulsion vers l’Algérie, Mohamed Cherfi a été libéré avant-hier soir de la prison de Buffalo au nord des Etats-Unis, a rapporté hier Radio-Canada. Le ressortissant algérien avait été placé dans le centre de détention réservé aux demandeurs d’asile et immigrants illégaux, à Battavia (Buffalo - New Jersey), suite à son expulsion par les services canadiens de l’immigration. Cherfi était installé au Québec depuis six ans lorsqu’il a été arrêté le 5 mars 2004 dans une église du Vieux-Québec, où il s’était réfugié pour éviter son expulsion, après avoir pris part, quelques jours auparavant, à une manifestation interdite en faveur des sans-papiers.

Aujourd’hui âgé de 38 ans, Mohammed Cherfi était alors le porte-parole du Comité d’action des sans-statuts algériens. Il a ensuite été remis, le 9 mars 2004, aux autorités américaines, puisqu’il était entré au Canada à partir des États-Unis.

Il était sous le coup d’un avis d’expulsion vers l’Algérie depuis février dernier. Suite à son expulsion vers les Etats-Unis, plusieurs associations et personnalités canadiennes se sont mobilisées en faveur de sa libération. Ayant enfin obtenu par jugement le droit d’asile humanitaire aux Etats-Unis, le 2 juin dernier, il a été tout de même maintenu en détention suite à un appel interjeté par le ministère américain de la Justice.

Mais contre toute attente, le gouvernement américain a décidé mardi de lever le pied et le juge a finalement ordonné la libération de Mohamed Cherfi à qui il sera délivré un certificat attestant qu’il ne représente pas un danger pour les Américains.

Depuis que le Board of Immigration Appeal des États-Unis a reconnu M. Cherfi comme réfugié politique, son comité de soutien, de même que sa conjointe Louise Boivin exigent que les autorités québécoises et canadiennes prennent des mesures pour qu’il puisse revenir sans délais au Canada.

Mohamed Cherfi avait déposé, en juin 2004, une demande de résidence au Canada pour motifs humanitaires auprès des autorités canadiennes et québécoises, mais sa demande a été refusée cinq mois plus tard. Cité par Radio-Canada, M. Cherfi a affirmé, à sa sortie de prison, qu’il voulait retourner au Canada pour vivre avec sa famille et attend que les autorités d’immigration de ce pays accède à sa nouvelle demande relancée en juin dernier par son épouse.

Selon la même source, Louise Boivin et Mohamed Cherfi devront rencontrer aujourd’hui un représentant du gouvernement québécois qui décidera alors s’il accordera un certificat de sélection au ressortissant algérien. Par la suite, Immigration Canada lui délivrera, en principe, un visa d’entrée.

Source: http://www.jeune-independant.com/display.php?articleId=17036