La naissance de la première desserte transatlantique d’Air Algérie, prévue le 15 juin prochain, si elle ne se faisait par césarienne, serait douloureuse pour l’image de la compagnie.

Après avoir délégué plusieurs directeurs centraux qui séjournent à Montréal depuis près de deux semaines, Tayeb Benouis, PDG de la compagnie nationale, s’est déplacé lui-même pour s’enquérir de la situation vécue par Air Algérie à Montréal. Pour rappel, la compagnie s’est retrouvée deux heures après le lancement de la vente des billets avec des avions remplis virtuellement jusqu’au 20 juillet (voir El Watan du 7 avril 2007). Pendant son séjour de 24 heures à Montréal, M. Benouis a eu une réunion, samedi, avec des leaders d’associations d’Algériens de la métropole québécoise au siège du consulat général d’Algérie en présence de l’ambassadeur d’Algérie au Canada. Le PDG de la compagnie nationale a affirmé être venu pour « tranquilliser et rassurer les Algériens du Canada » et leur réaffirmer que la ligne Alger-Montréal revêt une importance particulière pour la compagnie et pour l’Etat algérien. Reconnaissant les défaillances dues au lancement de cette desserte particulièrement sur le volet information, M. Benouis a réitéré les explications données par Aviajet, son représentant au Canada : les multiples réservations ont bloqué des milliers de sièges qui ont été réinjectés par la suite après nettoyage des listes – une situation que connaissent toutes les compagnies. Les échanges ont été dignes des réunions de famille algériennes : houleuses, parfois tendues mais jamais de rupture. Un des présents est allé même jusqu’à faire des remarques sur les couloirs aériens. La compagnie nationale doit être la seule compagnie au monde à devoir « négocier » avec ses clients les couloirs aériens ! Entre autres décisions prises par le PDG lors de cette rencontre, la franchise bagages a été portée à 2 fois 32 kg ; il a donné ordre à son staff d’instituer un tarif étudiants et des tarifs aller simple. Air Algérie prévoit même 12 bassinettes (landaus) pour bébé sur les vols Alger-Montréal, quand les autres compagnies ne vont jamais au-delà de 4 – il est clair que le taux de fertilité reste élevé dans la communauté ! Abordant les tarifs que d’aucuns trouvent élevés, M. Benouis a affirmé que sa compagnie ne bradera pas ses sièges. Il a rappelé que les tarifs d’Air Algérie sont alignés sur ceux des autres compagnies. Il a souligné aussi que la baisse annoncée par Air France, la semaine dernière, n’est qu’un leurre – une sorte de prix d’appel qui ne sont appliqués que sur un petit nombre de sièges. M. Benouis a indiqué aussi que la compagnie attend les autorisations nécessaires pour ouvrir une agence à Montréal. Sur le volet communication, Air Algérie a lancé un site web www.airalgeriecanada.ca. Comprenant enfin l’importance de la communication, la compagnie a lancé aussi, il y a une semaine, un appel d’offres pour choisir une agence de communication devant la soutenir dans sa relation avec ses clients et son environnement. De son côté, l’ambassadeur d’Algérie au Canada, Smaïl Benamara, a hésité, en aparté, à faire des déclarations à El Watan par crainte que ces propos soient mal interprétés, comme ce fut le cas le 11 février dernier où le titre d’un article du journal prêtait à confusion, contrairement aux propos rapportés !

Source: http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=66397