Rythme et volupté marqueront le concert que la chanteuse montréalaise d’origine oranaise donnera demain soir au Casif.

Partie de l’Algérie à l’âge de 16 ans, cela fait onze ans qu’elle n’est pas rentrée au pays. Venir chanter en Algérie c’est donc un rêve que la jeune artiste montréalaise d’origine oranaise a toujours caressé et épreuve depuis longtemps.
Voilà qu’il sera réalisé grâce aux efforts jumelés du ministère de la Culture, l’Onci, la Radio et la Télévision algérienne ainsi que Nedjma qui, misant sur les valeurs authentiques et la sauvegarde des traditions algériennes, a trouvé chez Lynda Thalie tout le symbole de sa politique et sa dynamique culturelle, celui de faire confiance à une étoile montante, mais néanmoins sûre de la nouvelle génération d’artistes algériens, à savoir la pétillante et pleine d’énergie et de caractère, Lynda Thalie qui, comme l’a indiqué son manager, Patrick Cameron, lors d’une conférence de presse animée, hier, au centre culturel de la radio Issa Messaoudi, «représente l’image festive et positive de l’Algérie».
Cette jeune artiste de 28 ans se produira ainsi demain au Casif de Sidi Fredj à partir de 20h 30, puis le 3 juillet à Oran et le 6 à Annaba.
Une tournée nationale qui va consolider encore une fois les rapports algéro-canadiens en célébrant ainsi le 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et l’Algérie, comme l’a réaffirmé l’ambassadeur du Canada en Algérie, Robert Peck. Très émue et heureuse d’avoir suivi le chemin du retour dans son pays natal, Lynda Thalie s’est longuement étalée sur son désir de revoir enfin son pays. «L’Algérie, qui est restée dans mes veines, mon coeur et mon âme», a-t-elle confié.
Vivre au Canada ne l’a pas empêchée d’être toujours au fait de ce qui se passe ici. Ne se sentant pas menacée, Lynda Thalie affirme que l’Algérie, comme le Canada, est un pays multiethnique qui veille à sauvegarder sa culture.
«Mon côté algérien n’a pas été menacé, mais il est resté présent aux côtés de ma partie occidentale», a souligné Lynda, et de confier: «Deux moments que je retiens d’ici, avant mon départ, un spectacle de danse kabyle au Casif. C’est pourquoi, j’ai voulu animer un concert dans cet amphithéâtre et puis Hasni animant un concert au stade du 5-Juillet à l’occasion du 8 mars.» Elevée tôt à la musique, Lynda Thalie, qui est auteur, compositeur et interprète, a fait du solfège en Algérie avant de partir suivre sa famille au Canada.
Elle participera à plusieurs concours dont le prestigieux «Ma première place des arts». Suivra sa collaboration avec son actuel manager, puis la sortie de son nouvel album Sablier en 2002.
Un album, dont la charmante Lynda résumera le style musical par cette belle phrase: «Une fusion entre mon côté maghrébin, les saveurs, les senteurs et les couleurs de l’Algérie avec le côté occidental, moderne que j’ai reçu du Canada.» Nostalgique avec la reprise d’Alger, Alger de Lili Boniche, Sablier regorge, en outre, de chansons très émouvantes aussi bien qu’entraînantes. Un album très intime, le fruit d’un vécu comme en témoigne ce titre: Comme un matin à Larbaâ, un titre dédié à sa grand-mère que celle-ci a écouté avant de décéder l’an dernier.
Le second album qui sortira au mois de septembre, sera «plus organique et traditionnel», nous a confié un des musiciens de Lynda.
Outre les titres du précédent album, Lynda gratifiera le public, demain soir, de quelques morceaux inédits extraits du dernier album en plus de quelques surprises.
«Le plus important pour moi est que les gens sentent mon univers, qu’ils viennent à mon concert et qu’ils comprennent ma musique», a indiqué Lynda, tout encore excitée et fébrile d’être enfin chez elle.
Ambitieuse, elle rêve de conquérir tous les publics, dont celui du Rwanda bientôt et l’algérien prochainement. «Je n’ai pas peur. Au contraire, j’ai plutôt hâte que cela arrive!»
Elle jouera notamment dans deux films. Comment sont perçus les Algériens vivant au Canada? «Comme des gens qui s’adaptent énormément. Des gens qui rêvent mais qui travaillent beaucoup pour réussir une carrière et devenir Canadiens», a avoué Lynda Thalie.
Au prix de 200 DA le billet, pour ne pas dire quasiment rien, le concert est à ne rater sous aucun prétexte!

Source: http://www.lexpressiondz.com/T20050628/ZA5-18.htm