Elle est la première et l’unique femme artiste algérienne au Canada. Son souhait? Venir chanter dans son pays natal...

Elle s’appelle Lynda Thalie. Elle a vécu 16 ans en Algérie avant de s’envoler au Canada avec sa famille en 1994. Depuis, Lynda a su se frayer un chemin parmi les artistes connus et respectés au Québec et ailleurs. Les médias québécois parlent d’elle en faisant souvent référence à sa fraîcheur et cet exotisme qu’elle dégage.

Lynda Thalie est auteur compositeur et interprète. Sablier, son premier album, est le résultat réussi d’un métissage musical Orient/Occident. Ses textes poétiques sont empreints de sensualité. «Elle porte ses chansons comme de lourds bijoux exotiques, les offre comme un fin gâteau de miel, un plateau de dattes et d’oranges qu’on ne demande qu’à goûter», écrit Fabienne Couturier in La Presse. C’est en 2000, lors d’une participation à un spectacle à Légeps, que Lynda découvre ce qu’elle sait faire : chanter. Depuis, elle n’a de cesse de s’illustrer, notamment lors du concours Ma première place des arts qui l’a couronné lauréate dans la catégorie interprète. Lors de ce même concours, elle remporte les prix Distinction et Radio-Canada.

En septembre 2001, elle participe au spectacle Québec-New York au cours duquel elle interprète en arabe Imagine de John Lennon en compagnie de Luck Mervil. Ses influences sont multiples allant de Warda, Madonna à Khaled, Mami ou encore Olive. Grâce au feeling de Lynda, le réalisateur Nicolas Maranda (Coma, Richard Petit) a su intégrer les sonorités orientales pour donner un «groove» irrésistible à certaines pièces de cette comédie musicale.

Lynda Thalie, actuellement reconnue par ses pairs artistes au Canada, aspire à l’être aussi dans sa ville natale (Oran) et dans son pays l’Algérie. C’est sa priorité, son rêve. «Ce sera l’une de ses grandes satisfactions», affirme son manager canadien, Patrick Cameron. Cela fait un an que ce dernier prépare le terrain en Algérie pour le retour de Lynda après 11 années d’absence loin de son pays. «Souvent les Algériens ou Algériennes vont en France ou en Europe pour revenir par la suite dans leur pays. Nous, on aimerait que Lynda soit reconnue ici en Algérie pour qu’elle puisse traverser l’Europe après» soutient-il. L’album Sablier est un mariage de sonorités de l’Amérique du Nord avec le Maghreb. Elle chante majoritairement en français et une partie en arabe.

Lynda se remémore les souvenirs, dans les odeurs et les couleurs du pays natal dans Alger Alger ou encore Comme un matin à Larbâa. Ses chansons dont certaines sont teintées de nostalgie sont emplies d’émotion et de tendresse. «Lynda Thalie a su surmonter les embûches, le déracinement, pour développer une carrière bien assise et respectée, notamment au niveau des médias qui lui reconnaissent son authenticité et son talent. Elle a réussi à s’imposer comme une star. D’ailleurs, elle a été l’invitée de marque de Céline Dion et son mari René qui l’ont conviée à chanter lors d’une journée mémorable à l’occasion de l’acquisition d’un grand terrain de golf...», confie Patrick Cameron. Le Voyage est le titre du spectacle de Lynda qui, comme son nom l’indique, est une invitation à la découverte des senteurs d’Orient sans trop de dépaysement... Une richesse de plusieurs harmonies imbriquées de saveurs diverses qui fait sa magie.

Lynda Thalie prépare activement son deuxième album dans lequel le public pourra découvrir une version surprenante car arabisante de Les uns contre les autres de la comédie musicale Starmania. Lynda tiendra en outre le premier rôle dans le film documentaire L’une chante, l’autre aussi !, une production de Monique Simard des productions Virage. Son second album se voudra plus pop saupoudré d’intimité. Nous l’avons compris, plus personnel. Une sorte de retour aux sources. En tout cas, Lynda veut briller dans son pays aussi. Ainsi, une tournée nationale est prévue cet été à partir du 30 juin au Casif de Sidi Fredj et comprendra trois escales (Alger, Oran et Annaba). Organisée par l’Onci avec le soutien du ministère de la Culture, cette tournée est sponsorisée par l’opérateur de téléphonie mobile Nedjma qui a cru en Lynda. Alors, pourquoi pas nous?

Source: http://www.lexpressiondz.com/T20050426/ZA5-15.htm