Un vent de polémique souffle sur la Coopérative des Algériens en Amérique du Nord

La création d’un lobby algérien en Amérique du Nord ou ne serait-ce que d’une structure regroupant la communauté installée au Canada et aux Etats-Unis s’apparente, aujourd’hui, à un véritable feuilleton entre partisans et détracteurs du lancement, le 25 mars prochain, à Montréal, de la Coopérative des Algériens en Amérique du Nord (CAAN).

Utopie ou perspective d’avenir ? Les avis divergent à ce sujet. Il faut reconnaître, néanmoins, que la polémique prend de l’ampleur de part et d’autre des Grands Lacs. Dernière réaction à inscrire, celle d’un «simple groupe d’immigrants algériens au Canada». Dans un courrier adressé au Quotidien d’Oran, ils réagissent suite aux déclarations des dirigeants de l’Algerian American Association of Greater Washington (AAAGW). Ils reprochent à l’AAAGW sa prise de position négative à l’égard de la création de la CAAN. Ce groupe se réserve, en effet, le «droit» d’éclaircir certains points à leur attention et à celle de tous ceux qui se «bouchent les oreilles et se bornent à rejeter toute bonne initiative prise dans l’intérêt de la communauté».

Les dirigeants de l’association avaient relevé la gageure d’une initiative qui propose de regrouper toute la communauté algérienne en Amérique du Nord. «Quel pessimisme et quelle volonté de baisser les bras venus de gens qui sont censés représenter et encourager notre communauté à aller de l’avant et de s’investir dans des projets aussi gigantesques soient-ils», précisent les rédacteurs du courrier. D’autant, ajoutent-ils, que «l’Amérique nous apprend à voir grand».

Ce groupe d’immigrants salue de fait l’initiative de création de la CAAN lancée par Nacer Boudi. Ils l’assurent également de leur appui. Cette initiative leur permet de «garder le cap sur la confiance en la personnalité des Algériennes et des Algériens à relever de grands défis...». Ils reconnaissent, également, le besoin impérieux de vouloir regrouper les 60.000 Algériens résidant en Amérique autour d’une coopérative. Face à la mondialisation et à la globalisation, l’équation devient simple, assurent-ils. «Développons les principes de communication, de dialogue et de réconciliation parce que nous sommes les uniques créateurs et responsables de notre bon ou mauvais avenir», prône ce groupe d’Algériens au Canada. La CAAN a de spécifique, pour eux, qu’elle leur montre comment en comptant seulement sur eux-mêmes ils régleront leurs problèmes.

D’autant qu’avant même sa création, la coopérative suscite déjà «une polémique et un intérêt particulier de Washington à Alger en passant par Montréal».

Le potentiel algérien établi en Amérique du Nord, que ce soit au Canada ou aux USA, est certes important en terme qualitatif plus que quantitatif, il n’en demeure pas moins que l’organisation de la communauté n’est pas une simple affaire.

La création d’un lobby ou d’une structure d’organisation, génératrice d’idées et d’activités, découle d’un désir, celui d’influer sur le devenir de la communauté et d’être partie prenante, au sens communautaire et non individualiste, dans la nation d’accueil. Elle résulte également d’une attente lancinante des membres de la communauté. Celle de ne plus être soumis aux contingences mais avoir une influence sur elles. Cette création est également un enjeu stratégique pour le pays d’origine. Au-delà de cet échange d’amabilités entre Montréal et Washington, il ne s’agit ni plus ni moins que de la réalité d’une communauté nationale établie dans différents pays et qui n’arrive pas à dépasser ses propres clivages pour se constituer en force, de propositions et d’actions, au sens propre du terme.

Source: http://www.quotidien-oran.com/quot3104/even.htm