Le feuilleton de la coopérative des Algériens en Amérique du Nord continue

L’organisation de la communauté algérienne établie en Amérique du Nord au sein d’une grande coopérative est de nouveau l’objet de critiques. L’Algerian American Association of Greater Washington, (AAAGW) vient une fois pour toutes de se déclarer non intéressée par ce projet.
Le président de l’association a signifié, à travers une nouvelle et dernière contribution au Quotidien d’Oran, une fin de non-recevoir à la démarche de création de la Coopérative des Algériens en Amérique du Nord (CAAN) qui sera lancée le 25 mars prochain à Montréal. « Nous laissons le soin à ces personnes de voir très très très grand et de mettre en place ce que bon leur semble. Sans nous », précise Abdelrahmi Bessaha, président de l’AAAGW.
Il relève, à travers quatre points, les divergences existantes entre la détermination transfrontalière de Nacer Boudi à Montréal et le fonctionnement ainsi que l’organisation d’une structure communautaire locale ou nationale. Pour l’AAAGW, l’expérience migratoire démontre que les grandes communautés établies depuis fort longtemps en Amérique du Nord, telles que les communautés italienne, indienne ou irlandaise, n’ont jamais eu la « prétention » de s’organiser en une structure unique à travers le Canada et les Etats-Unis. Face au gigantisme de la démarche des initiateurs de la CAAN, les responsables de l’association préfèrent « poursuivre leur petit bonhomme de chemin de façon locale et pragmatique ». L’association fonctionne ainsi, selon son premier responsable, depuis sa création en 1991 dans l’Etat de Virginie.
Abdelrahmi Bessaha déplore également le manque de visibilité d’une démarche qui, pour l’instant, n’est qu’au stade d’initiative. « Au-delà des grands mots de globalisation et de mondialisation dont on se gargarise, il y a trois concepts-clés dans le langage contemporain qui manquent malheureusement dans la démarche », reproche-t-il. Il s’agit, pour lui, de représentativité, de transparence et de bilan. « Qui sont ces personnes qui veulent nous rassembler ? Qui les a mandatés ? Quel est leur bilan sur le plan de l’organisation de communautés au Canada ou aux Etats-Unis ? », s’interroge-t-il.
Depuis l’annonce, début mars, de la création de la CAAN, partisans et détracteurs du projet confrontent leurs idées et leurs visions autour de la structuration des Algériens. L’AAAGW avait relevé la gageure d’une telle démarche et sa démesure. Un groupe d’Algériens basés au Canada avait pour sa part estimé que la vision des dirigeants de l’association était « pessimiste » et défaitiste.
Au-delà d’une simple guerre de leadership autour de l’organisation des Algériens aux USA et au Canada, se confrontent en réalité deux visions différentes sur l’organisation communautaire. La proximité semble pour les dirigeants de l’AAAGW une raison suffisante et nécessaire pour mener à bien les objectifs qu’ils se sont assignés.