Selon des sources gouvernementales, le président de la République compte procéder à des élections législatives et locales anticipées.

Le président de la République compte opérer un véritable déclic au niveau national et local. En plus d’un remaniement ministériel imminent, on a appris de sources gouvernementales que le président de la République appellerait à des élections législatives et locales anticipées. Notre source précise que cette éventuelle dissolution de l’APN interviendrait après le remaniement ministériel attendu pour la fin de la semaine en cours. Le président veut, à travers ce chamboulement, donner des gages à la population. Ainsi, le gouvernement ne sera pas le seul à connaitre un lifting.

Afin d’injecter du sang neuf dans l’administration, le chef de l’Etat ne se contentera pas uniquement d’un changement horizontal. Sachant que l’administration est la pierre angulaire de toute démarche, il veut reconfigurer dans sa totalité la carte des institutions au niveau local.

Le recours à des élections anticipées serait une solution pour dégripper la machine politique. Revendiquée depuis plus d’une année par plusieurs partis politiques, l’hypothèse des élections anticipées fait l’objet de réflexion au niveau des décideurs. Cette question aurait-elle fait l’objet d’une rencontre entre le chef de l’Etat et la secrétaire générale du Parti des travailleurs? Rien n’est moins sûr car cette dernière n’a jamais évoqué de rencontre avec le chef de l’Etat, même si la dissolution de l’APN demeure l’une de ses revendications premières.

En effet, nul n’ignore que Louisa Hanoune a mené une campagne tambour battant pour la dissolution du Parlement et l’organisation d’élections anticipées. «La dissolution de l’APN, institution qui a perdu toute crédibilité, est devenue un impératif car elle ne joue plus son rôle», a précisé à plusieurs reprises Mme Hanoune. Pour elle, l’APN est devenue un lobby entre les mains des tenants du pouvoir, et les députés sont dans une mission de validation des instructions. La revendication du PT a été soutenue par plusieurs autres formations.

Des partisans de l’opposition et même de la coalition gouvernementale partagent ce constat. De plus, le RCD estime que la Chambre basse du Parlement n’a plus sa raison d’être. Le RCD considère que l’APN qui est «issue d’une fraude électorale» doit être dissoute pour cesser d’être une chambre de repos, d’enregistrement et de violation de la Constitution. Le Front national algérien (FNA) n’est pas resté indifférent. Son président, Moussa Touati, a demandé également la dissolution de l’APN.

Quant au MSP de Bouguerra Soltani, constituant la majorité parlementaire avec les deux autres partis de l’Alliance présidentielle sur le plan numérique (51 députés), il était le dernier à émettre une telle proposition. Le vice-président du MSP, Abderrezak Mokri, intervenant sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, dit être «d’accord pour la dissolution du Parlement, de discuter et de débattre cette question, car le Parlement est absent». Pour lui, «le Parlement ne joue aucun rôle sur la scène politique, il est en marge de la société, il serait donc logique de le dissoudre». Il y a lieu de rappeler que cette Assemblée a été la plus mal élue depuis 1989.

Selon des chiffres officiels, seuls 36,5% des Algériens ont, en effet, participé aux législatives du 17 mai 2007. Ce n’est pas tout. Le Parlement est devenu une véritable Chambre d’enregistrement.

Les derniers événements qui ont secoué le pays ont démontré qu’il est complètement déconnecté de la réalité nationale. Alors que la rue était en ébullition, l’institution, avec ses deux Chambres, n’a pas bougé le petit doigt.
Pis encore, elle a fait la sourde oreille aux appels de partis politiques réclamant un débat national sur la situation politique et sociale du pays. D’ailleurs, le Parlement a clôturé sa session d’automne laissant la société civile en effervescence.

L’ouverture demain, de la session parlementaire de printemps intervient dans un climat spécial, marqué par le flou qui entoure l’environnement politique.

Les observateurs de la scène politique s’interrogent d’ores et déjà sur le rôle et les missions de cette session. Ce retour va-t-il apporter un plus à la société civile? Le Parlement sera-t-il à l’écoute de la société? Cette fois-ci la donne a changé.

Lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l’Etat a interpellé toutes les institutions afin qu’elles s’impliquent dans l’application concrète des mesures.

Source: L'Expression


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