Mastias Hammache, un Longueulois pensionnaire de l'académie du CF Montréal, a remporté la Coupe arabe U17 avec l'Algérie.

Une performance qui a suscité l'enthousiasme dans le pays mais que le jeune homme aborde avec recul et cérénité.

8 septembre 2022 au stade Abdelkrim-Kerroum de Sig, l'ambiance est en fusion. L'Algérie U17 vient de remporter la Coupe arabe face au Maroc (1-1, 4-2 aux tirs au but).

Les 20 000 spectateurs fêtent bruyamment les jeunes représentants du pays. Parmi les champions du jour, le peuple algérien célèbre un Longueuillois de 15 ans, Mastias Hammache, gardien de l'équipe nationale, élevé ou rang de héros après une compétition particulièrement réussie. « Le public algérien est très chaud, il ne faut pas les décevoir! Il y a eu des supporters dès le premier match, et au fur et à mesure de la compétition, il y en a eu de plus en plus. 

En finale, le stade était plein. C'est une sensation unique, surtout quand tu vois que ton peuple te supporte », relate Mastias Hammache, quelques semaines plus tard. 

A l'issue de cet exploit, Mastias a eu le droit aux plus grands honneurs, étant reçu par le président de la République algérienne, puis, à Montréal, par le consul, à qui il a remis un maillot dédicacé. Des hommages qui révèlent la passion qui anime le pays d'Afrique du Nord et l'enthousiasme d'un peuple parfois prompt à s'emballer dès qu'il perçoit le moindre potentiel chez l'un de ses joueurs. Mastias Hammache a bien entendu fait son apparition dans la presse du pays, d'autant qu'il a réussi plusieurs grandes performances, arrêtant plusieurs penaltys durant la compétition et réalisant des parades importantes.

Une efficacité qui o mené certains sup porters et observateurs à y voir un potentiel joueur pour... l'équipe A! Un engouement un poil intense, qui fait sourire l'adolescent.

« C'est sûr que ça va loin des fois, s'amuse-t-il. Je ne regarde pas trop ça. Je préfère me concentrer sur le football, sur ce que je peux faire de plus, de mieux », philosophe Mastics. Il reconnait cependant du bout des lèvres avoir été « content et fier », comme ses coéquipiers, d'avoir « sué pour le pays » et d'avoir remporté la compétition. Une première ligne au palmarès international pour ce jeune québécois, dont les parents sont d'origine kabyle, et qui o choisi de représenter l'Algérie en souvenir de son grand-père décédé, « qui [lui] o appris le football et à toujours vouloir en donner plus. »

FORMÉ AU QUÉBEC

S'il a revêtu l'équipement de la "Team DZ" pour des raisons familiales et sentimen tales, c'est bien au Québec que ce gordien de but a appris ce qui pourrait être son futur métier. À six ans, Mastias tape ses premiers ballons au CS Longueuil. S'il lui arrive de jouer dans le champ, c'est bien dans les buts que l'enfant s'épanouit. « J'ai toujours joué dans les buts, j'aimais sauter dans tous les sens, foire des arrêts, avoir le sentiment de sauver l'équipe », dit-il. Jusqu'en U14, il défend le club de la banlieue sud de Montréal, passant par plusieurs étapes assez traditionnelles pour un joueur doté d'un certain talent. Il participe aux sélections régionales, participe aux Tournois de sélections régionales qu'il remporte, avant finalement d'être repéré par l'Académie du CF Montréal à l'issue de sa saison U14. De ses premières années, il en retient l'apport de certaines personnes, tels « Gilbert et Florian Tertre, deux excellents entraineurs de gardiens, qui [l'ont] toujours poussé à aller de l'avant. »

Mastias entame désormais sa seconde saison au sein de l'académie du CF Montréal. Il est actuellement dans les rangs de l'équipe U17. Pour lui, c'est un « autre monde » qui s'est offert à lui, plus professionnel.« J'aime la mentalité, car ici tout le monde joue pour gagner. Les adversaires sont aussi plus forts », explique-t-il.

Au sein de la MLS Next, compétition dans laquelle évoluent les académiciens du CF Montréal, il fait face à certaines académies privées et à d'autres académies de MLS.

Elles se concentrent principalement dans la zone nord-est du continent, qui s'étend grosso modo de New York à Toronto, avec quelques crochets par la Floride.« Miami est une équipe qui m'a impressionné, très, très soudée, qui joue bien au ballon. Philadelphie est aussi une bonne équipe, très forte dans les duels », dit-il.

L'académie, c'est aussi une recherche constante de l'amélioration pour le jeune homme. Quand il ne joue pas, le gardien observe ceux qui lui sont sur le terrain et analyse ses propres axes d'amélioration.

Il prend aussi le temps de s'inspirer de ces deux idoles. « Raïs M'Bolhi et Manuel Neuer sont des gardiens calmes, sereins, qui ont du sang-froid. J'essaye encore de me construire en tant que gordien, d'avoir ma propre personnalité, tout en regardant ces deux gardiens-là, qui sont ceux qui m'inspirent le plus », dit-il. De son parcours l'an passé, alors qu'il évoluait pour la première année au sein de la structure du CF Montréal, il reconnait avoir connu « des houts et des bas ». Ces soubresauts lui ont permis d'acquérir de la maturité, autant d'un point de vue personnel que footballistique. « Il y a beaucoup de frustration au début, car tu vois que le niveau est plus élevé, que ça pousse beaucoup, que les adversaires sont plus forts et qu'il faut suivre le rythme. J'ai beaucoup appris de ça.

Il a fallu travailler plus et donner constamment le meilleur de soi-même », explique-t-il. Il a aussi compris que l'autosatisfaction et le fait de se reposer sur certains exploits passés ne l'aideraient pas dans cette quête.

« La Coupe arabe, c'est terminé, et il faut passer à autre chose », commente-t-il.

Comme beaucoup d'autres joueurs de son âge, Mastias rêve de revêtir le maillot du CF Montréal en équipe première. Et pourquoi pas de s'envoler vers l'Europe et d'enfiler le maillot de l'équipe A de l'Algérie.

Des envies qu'il aborde avec le calme et la sérénité qu'il veut afficher sur le terrain.

Je vis le moment présent et je prends les choses telles qu'elles viennent, quand elles viennent. Il y a des étapes à franchir et beaucoup de travail à réaliser. Il faut se concentrer individuellement et collectivement, travailler ses points faibles, tout en croyant en ses capacités. Tout finit par arriver ». Une philosophie qui a déjà commencé à porter ses fruits.

Source: Quebec Soccer - Octobre 2022 - https://www.quebecsoccer.ca/  [Vous pouvez vous abonner pour avoir accès à leur magazine, c'est gratuit]