Tartarin d’Egypte ou comment s’offrir une dignité en toc au pays de Bouteflika
L’incident du bus d’Al-Ahly vient nous rappeler qu’ici et là-bas on entretient la haine comme on entretiendrait le plus puissant des opiums populaires et qu’en politique, pour reprendre Tocqueville, la communauté des haines fait presque toujours le fond des amitiés. J’entends les récents alliés du régime égyptien, ceux qui, il y a à peine cinq ans, défendaient Orascom de Sawiris contre les journalistes algériens, les journalistes de leur pays, j’entends ceux qui menaçaient Le Matin de poursuites judiciaires pour s’être attaqué à l’empire égyptien protégé par Bouteflika, j’entends les voix ancillaires qui protégeaient l’Egypte de Sawiris pour un plat de lentilles, je les entends, à Alger, appeler à « la chasse à l’Egyptien ».