Cela s'est passé en France le mardi 23 août dernier: trois policiers interpellent une dame allongée sur la plage. Raison: on lui reproche d'être habillée!

La scène choquante d'une vulnérable dame (d'ailleurs), malmenée publiquement par trois policiers, rappelle pour ceux qui gardent de sales souvenirs de la France coloniale, les scènes d'interpellations abusives à l'endroit du petit indigène démuni, devant les regards dénigrants de son maître le colon. C'est dommage que la France n'arrive pas à s'affranchir de son ego et de son ethnocentrisme, même lorsque cela nuit à sa réputation et à ses valeurs. Lorsque l'éthique vestimentaire se réduit exclusivement à une seule bonne tenue, soit celle que le maître a choisie, l'autre : l'esclave, l'indigène, l'étranger, n'a qu'à se plier à l'ordre et à l'image du maître, au risque de s'exposer au harcèlement musclé de la police.

La scène traduit le malaise que vit la politique française, qui, à court de projets et de perspectives, se tourne vers la diversion, pour combler le vide.

La scène traduit la faillite morale du système français qui n'hésite pas à instrumentaliser : femmes, corps et l'autre, et à sacrifier liberté, droit et vivre ensemble.

Certainement, ce genre d'agissements ouvre grandement la voie à la xénophobie, le racisme, la stigmatisation et la haine. Je me demande d'ailleurs, si la gauche opportuniste n'est pas en train de draguer l'électorat de l'extrême droite?

Loin de défendre une quelconque façon de se vêtir, je le dis et redis : il faut rendre à la femme sa liberté et lui laisser le droit et la liberté d'être et de paraître!

Être et paraître doivent demeurer des droits fondamentaux. Et personne, je dis bien personne n'a le droit de réduire ce droit à la seule forme que lui décide. C'est une question de principe, de droit et d'éthique!


Source: La Presse - Le Soleil

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