On peut reprocher beaucoup de choses aux Algériens sauf la bravoure et le courage exemplaire dont ils font preuve pour porter secours au péril de leur vie à des personnes en danger.

Quelques semaines après son geste héroïque, Noureddine Touati, un Algérien de 32 ans, a été honoré le 23 mai 2006 par la direction du Service de la protection des citoyens de Laval en présence de hauts responsables canadiens. Les faits remontent au 16 avril dernier, le jour où l’Algérien a réalisé un exploit en sauvant une femme emportée par les eaux glacées de la Rivière des Prairies, une rivière profonde et dangereuse qui a la taille d’un long fleuve.

C’était un dimanche, jour de pâques, Hadri Hafid, un Algérien de Montréal, invite Noureddine à faire un tour en voiture. Les deux amis, originaires d’Arzew, prennent vers 13h00 la route en direction de Laval où ils longent le fleuve et profitent de la beauté de la nature lorsqu’ils aperçoivent un homme agité faire des signes de loin. Ils décident de s’arrêter et d’aller voir de près. «Il m’a demandé, affirme Noureddine, si j’avais un cellulaire parce que quelqu’un se noyait au milieu de la rivière» et d’ajouter «J’ai tendu mon portable à mon copain et lui ai demandé de téléphoner au 9-1-1, avant de sauter dans l’eau».

Sans calculer les risques, Noureddine Touati, marié à une Algéroise et père d’une fille de 2 ans, saute dans la rivière et se dirige vers la victime qui se trouvait à cinquante mètres de lui, exactement au milieu de la rivière où le courant d’eau tire très fort.

L’Algérien est un athlète qui a pratiqué pendant 13 ans le handball au sein de l’OM Arzew, il est doté d’une constitution physique impressionnante, capable de résister à la force des courants. Mais un bras pour nager et un autre pour maintenir la victime sur la surface de l’eau exigent beaucoup d’effort. «J’avais mal au bras, j’ai bu beaucoup d’eau et j’ai failli la lâcher pour éviter de me noyer». Il avance doucement vers la rive à proximité du pont Lachapelle. Il dépose la femme qui à son tour avait consommé beaucoup d’eau. Elle est inconsciente, dans le coma. Noureddine est épuisé. Les policiers puis les ambulanciers arrivent traînant derrière eux une vedette. C’est trop tard, la miraculée et son sauveur sont sortis de l’eau. Les deux se retrouvent à l’hôpital, l’Algérien subira un examen complet et la femme est retenue pour quelques jours.

La plaque honorifique, qu’il a reçue le 23 mai 2006, portait une inscription qui témoigne de la valeur du geste de l’Algérien. «Hommage à Monsieur Touati Noureddine pour l’acte de bravoure qu’il a posé le 16 avril 2006. Lors du sauvetage d’une femme tombée dans les eaux glacées de la Rivière des Prairies». Signé Jean-Pierre Gariépy, directeur du Service de la protection des citoyens de Laval.

Noureddine Touati n’est pas à son premier geste de bravoure, il affirme avoir sauvé un Egyptien qui a failli se noyer dans une piscine à Villeneuve Saint-Georges en France où il a vécu de 2000 à 2005 avant d’émigrer au Canada.

Justement au Canada et ailleurs, les Algériens se sont illustrés à plusieurs reprises pour sauver des vies humaines. Au milieu des années quatre-vingt-dix, Mohamed Lamouri avait sauvé de la mort une personne dans le métro de Montréal. Son geste spectaculaire a été salué par les hommes politiques canadiens. L’Algérien avait reçu à l’époque plusieurs attestations et diplômes de félicitations.

En 2002, Mohamed Chelali de Vancouver en Colombie-Britannique, d’origine algérienne, avait maîtrisé l’agresseur du président Jacques Chirac lors du défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées à Paris. Il avait été reçu par le Premier ministre de l’époque, M. Chrétien, en marge du Sommet de la Francophonie, à Beyrouth, en octobre de la même année.

Mohamed Chelali a reçu la Légion d’honneur des mains de l’ambassadeur de France au Canada, Philippe Guelluy. Actuellement l’Algérien enseigne à l’université de Beyrouth.

Source: http://www.lequotidien-oran.com/quot3478/societe.htm