Pendant seize mois, le ministre de la Justice du gouvernement Guy Mollet, a délibérément approuvé l’exécution, par la guillotine, de 45 membres du FLN. Ambitieux, Mitterrand ne cachait pas son désir de réprimer la rébellion FLN. Agé alors 40 ans, « il devait aussi pour durer donner des gages aux durs du gouvernement », notent les auteurs du livre.



François Malye et Benjamin Stora sont deux écrivains qui ne cherchent pas, comme Freud, dans le subconscient des gens, mais sont deux authentiques historiens, qui fouillent dans les archives et les mémoires. Leur livre : « François Mitterrand et la guerre d'Algérie », leur objectif : aborder cet aspect méconnu de la vie politique de Mitterrand. Et leur découverte est de taille : pendant seize mois, le ministre de la Justice du gouvernement Guy Mollet, a délibérément approuvé l’exécution, par la lame de la guillotine, de 45 membres du FLN.

Ambitieux, Mitterrand ne cachait pas son désir de réprimer la rébellion FLN. Agé alors 40 ans, « il devait aussi pour durer donner des gages aux durs du gouvernement », notent les auteurs du livre.

Mitterrand refusera toujours de renier son passé : « J'ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là ». La guerre d’Algérie l’a poursuivi toute sa vie, dans ses rêves, mais demeurait une zone des plus méconnues dans sa vie. Devenu président, il fera de son mieux pour la cacher définitivement, l’occulter soigneusement. Dans les années 80, il est un des proches amis de Chadli Bendjedid, et les connaisseurs appelaient cette relation « l’axe Paris-Alger ». Mais il est dit qu’on est toujours rattrapé par son passé.

« Nous avons épluché minutieusement de très nombreuses archives, dont quelque 400 pages de comptes rendus des séances du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de l'époque, celles du ministère de la Justice ou encore de l'Office universitaire de recherches socialistes et découvert des documents inédits », explique l'historien Benjamin Stora, spécialiste de l'Algérie.

Ce qu'on peut lui reprocher, « c'est d'avoir accompagné, sans jamais le transgresser, un mouvement général d'acceptation du système colonial et de ses méthodes répressives », soulignent-ils.

Source: Echoroukonline