Une illustratrice de livres pour jeunesse à un atelier d’activité pour enfants. L’expérience a été conduite à la bibliothèque urbaine de Mohammadia, commune de l’est d’Alger, jeudi dernier.

Natali Fortier, de passage dans la capitale à l’invitation de l’ambassade du Canada qui a décidé de marquer sa présence à l’occasion du Salon international du livre (Sila), a publié plusieurs ouvrages chez Syros, Albin Michel Nathan. Merci est son premier album aux éditions du Rouergue publié en 2000. Québécoise de naissance, elle vit et travaille essentiellement en France. «Je suis contente d’être ici en tant que Canadienne», disait-elle à l’issue d’un après-midi généreux dans le monde des enfants. Dans une des salles que compte la structure de la bibliothèque de Mohammadia, un peu à l’ombre à cause d’une coupure d’électricité, une cinquantaine d’enfants de la commune a fait le monde à sa mesure. Papiers, pailles, bouts de bois, cuillères, bassines, colles, récupération ménagères, malaxés dans l’effervescence et l’impatience puis dans un silence pieux, sous le regard d’encadreurs de la bibliothèque. Natali se retire et laisse faire les artisans. «Il y a une concentration particulière», observe-t-elle. Le bout de jardin au milieu de la bibliothèque a servi à faire sécher le résultat : figurines, personnages burlesques et animaux approximatifs.
D’autres enfants, non encore rassasiés, se sont attardés devant le plan de travail. A la bibliothèque urbaine de Mohammadia, l’initiative n’est pas conjoncturelle. Une salle a été aménagée en espace pour enfants. Sur des étagères, des livres illustrés, des donations d’organismes étrangers. Du 4 au 8 octobre une session de formation profitera à une vingtaine de stagiaires de la commune de Mohammadia et d’ailleurs. L’encadrement sera assuré par deux chargés de la Banque régionale du livre de Marseille qui prendront part également à une journée d’étude sur «Le livre pour enfants», avec la participation d’auteurs de contes et de bibliothécaires algériens. On peut découvrir les dessins de Natali Fortier dans le magazine littéraire Lire et Le Monde. Son atelier a été reconduit samedi à la bibliothèque de Mohammadia, avec les enfants d’une école privée, indique la chargée de communication de l’ambassade du Canada. Dans Merci, Natali Fortier a accompagné les textes d’Olivier Douzou sur le thème de l’immigration face aux principes qui fondent la République française. Poétique et dramatique, la critique d’outre-mer y voit un album «à lire et surtout à discuter pour que les enfants apprennent le plus vite possible le respect de l’autre».

Source: http://www.elwatan.com/journal/html/2003/09/29/culture.htm