PARIS — Un mouvement prônant l'autonomie de la Kabylie a formé mardi soir à Paris un gouvernement provisoire "pour ne plus subir l'injustice, le mépris, la domination" du gouvernement d'Alger, a-t-on appris mercredi auprès de ses responsables.

 

"Niés dans notre existence, bafoués dans notre dignité, discriminés sur tous les plans, nous nous sommes vus interdits de notre identité, de notre langue, et de notre culture kabyles, spoliés de nos richesses naturelles, nous sommes, à ce jour, administrés tels des colonisés, voire des étrangers en Algérie", a dénoncé dans un communiqué Ferhat Mehenni, 59 ans, président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), formé en 2001.

"Aujourd'hui, si nous en sommes à mettre sur pied notre gouvernement provisoire, c'est pour ne plus subir ce que nous endurons d'injustice, de mépris, de domination, de frustrations et de discriminations depuis 1962", date de l'indépendance de l'Algérie par rapport à la France, a-t-il ajouté.

Le "gouvernement provisoire kabyle" se compose d'un président, Ferhat Mehenni, plusieurs fois arrêté en Algérie et sous le coup d'un mandat d'amener par les autorités algériennes, et de neuf ministres, dont deux femmes.

La Kabylie est une région montagneuse et pauvre située à l'est d'Alger, foyer traditionnel de contestation. Les Kabyles, qui parlent une langue berbère différente de l'arabe (le tamazight), militent depuis l'indépendance de l'Algérie pour la reconnaissance de leur langue et leur culture.

Au total, les berbérophones d'Algérie (Kabyles, mais aussi habitants du Mzab et des Aurès) représentent de 25 à 30% de la population algérienne.

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