Avec la signature d'un contrat d'un montant de 800 millions de dollars, la firme canadienne SNC-Lavallin, qui a pignon sur rue dans le domaine de l'ingénierie, vient de se tailler la part du lion dans le marché algérien. Même si rien n'a encore filtré sur le contenu du contrat, une source bien placée nous a indiqué qu'il s'agirait très probablement d'un contrat pour l'installation d'aqueducs dans le sud du pays.

Le contrat, qui sera formellement signé au courant de la semaine, se fera en présence du secrétaire d'Etat à l'Amérique Latine, à l'Afrique et à la Francophonie, Denis Paradis, qui effectue une visite officielle dans notre pays, d'une durée de trois jours, et ce, jusqu'au 29 avril. Ce dernier est accompagné d'une délégation d’hommes d'affaires, sous l'égide du Conseil canadien pour l'Afrique, organisation constituée d'entreprises canadiennes qui souhaitent développer des relations d'affaires avec l'Afrique. Initié par le Club des ambassadeurs et des entrepreneurs pour l'Afrique, dont le président n'est autre que Raymond Leroux, conseiller principal Afrique de SNC-Lavalin, le Conseil canadien pour l'Afrique a vu le jour en 2001, dans la continuité de la politique étrangère du Canada qui faisait la promotion du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique). Les dix dernières années, de nombreux contrats furent attribués à la firme canadienne. En janvier dernier, la firme s'est vue confier un contrat de 96 millions de dollars par l'Agence nationale des barrages d'Algérie pour réaliser un projet d'urgence dans le secteur de l'eau pour la ville de Skikda. Le projet devait prendre fin au printemps de l'année 2003. L'année dernière, un autre contrat de 141 millions dollars a été attribué à SNC-Lavallin par le ministère algérien des Ressources en eau en vue de l'élaboration d'un système de dérivation qui, à partir de cinq barrages, devait assurer à la ville d'Alger l'approvisionnement en eau potable. En multipliant ses partenaires aussi bien dans le secteur public (Sonatrach, Air Algérie) que privé, Promomed (société algérienne privée de développement immobilier), SNC-Lavallin a considérablement accru son chiffre d'affaires en Algérie. Même si la situation politique en Algérie ne semble pas avoir bousculé les plans de l'entreprise, il n'en demeure pas moins que le Canada reste encore très prudent à l'égard de notre pays. En effet, le ministère des Affaires étrangères canadien conseille toujours aux touristes canadiens de reporter tout voyage en Algérie. «Ceux qui doivent s'y rendre pour affaires doivent, avant de partir, examiner soigneusement les dangers qu'un voyage comporte pour eux, car il se commet des actes terroristes dans certaines régions. Par rapport aux années 1990, quand des groupes islamistes armés commettaient des assassinats, la sécurité s'est largement améliorée dans la plus grande partie du pays. Ces trois dernières années, les nouvelles politiques du gouvernement et les opérations des forces de sécurité ont fait diminuer, sans les éliminer toutefois, les actes terroristes. Les centres urbains sont beaucoup plus sûrs que les zones rurales montagneuses très boisées», peut-on lire sur le site du ministère des Affaires étrangères. Cette légitime prudence des Canadiens qui affichent une plus grande ouverture à l'égard du Maroc et de la Tunisie, est interprétée par plusieurs observateurs avertis comme un signe d'échec de la politique du président Bouteflika qui avait promis «d'éradiquer» le terrorisme, voilà quatre ans déjà.

Source: http://www.elwatan.com/journal/html/2003/04/27/actualite.htm