C’est dire qu’ils ont pu sceller des contrats à vie avec le Trésor public, rendant l’argent des contribuables un de leurs fantasmes préférés.

Après la grande maladresse de l’ex-député RCD, reconverti en cours de route en vacancier de luxe dépendant de la confrérie RNDiste, c’est au tour de l’actuel député de la zone 6 (Amérique-Océanie) de commencer à afficher ses appétits. Un véritable “élu” pour le roi de Prusse dans un pays devenu le bidonville du savoir-faire. Un pays où, au lieu d’inculquer aux gens les valeurs du travail, de l’effort et du rendement, on préfère “donner l’exemple” en aménageant et en fabriquant deux institutions parlementaires d’environ 600 “gros salaires permanents”, sans compter la grande cohorte de fonctionnaires qui s’y rattache. Alors, la coupe devient pleine avec ce poste de membre de l’APN greffé sur les finances publiques et réservé à la communauté nationale de la zone 6. Plus gaspilleur, tu meurs… Dans une Algérie vermoulue qui n’épouse ni conception rationnelle ni définition des objectifs. Une création irréfléchie dans un pays où, eu égard à son état et à son potentiel économique, une Assemblée d’un maximum de deux cents élus suffit largement, soit le ratio raisonnable d’un député pour 150 000 habitants.
Mais l’affaire de la consistance d’un tel poste nous pousse aussi à formuler ces critiques que nous voyons légitimes afin de mettre à l’index les inconvénients de structures aussi lourdes qu’inefficientes. Dans ce cas, il est nécessaire de rappeler que notre pays, qui ne s’inscrit pas en matière de gouvernance dans la catégorie des régimes parlementaires, dispose déjà d’une armada d’élus départementaux et municipaux appelés dans le futur à assumer de larges prérogatives. Alors que l’Algérie devrait disposer, dans la limite des cas, de la moitié du nombre actuel des représentants élus, les données existantes la font placer dans une norme supérieure à celle des Etats-Unis. Pourtant, ce dernier pays abrite une population totale de 350 millions et un PIB trois fois ou quatre fois supérieur à celui de l’Union européenne. Revenons maintenant à notre député “prétendument élu” sur la liste FLN de la zone 6 pour découvrir ses trois grands “chantiers” rapportés par notre confrère Chelfi du magazine Alpha. Le représentant du FLN veut lui aussi faire couler la barque en annonçant de prime abord son intention de disposer d’une petite administration dans le futur immeuble consulaire de Montréal. Pour cette administration, il compte réclamer un budget de fonctionnement auprès de Belkhadem, Belayat et consorts afin de mener le sursaut nationaliste, visant à ruiner ce qui reste de la trésorerie des Algériens. Payé 7 500 dollars canadiens par mois, soit l’équivalent de 50 millions de centimes du côté de Port-Saïd, sa totale prise en charge revient annuellement à presque 200 000 dollars canadiens (billets, hôtels, indemnités…) soit l’équivalent de 1,3 milliard de centimes. Mais ce qui risque de nous faire tuer de ridicule, c’est son grand programme, car dès son budget de fonctionnement alloué, il compte travailler sur trois grands chantiers.
Actuellement, il n’a pas pu commencer car il y a eu un petit problème entre le vendeur de l’immeuble et le consulat. Donc, pas d’immeuble pour le moment. Malgré l’abstinence du vendeur, le député ne se décourage pas. Il compte poser le problème à Alger afin qu’il puisse disposer de locaux dans l’immédiat, lui qui a été élu le 30 mai 2002 du calendrier grégorien.
Sa première action, c’est l’ouverture d’une ligne Alger-Montréal. Pour ce faire, il a spolié une initiative lancée par une association locale visant à récolter des signatures pour amener les Canadiens à laisser atterrir les avions venant de chez nous. Imaginons un député des Algériens auprès de l’APN se transformer en collecteur de signatures afin d’aller les déposer chez un ministre canadien... à moins qu’il ne le reçoive. D’habitude, les responsables canadiens ne sont sensibles qu’aux actions des représentants associatifs. Where ever ! Le député nous informe qu’il a rencontré l’actuel ministre algérien des Transports et que ce dernier lui a déclaré que le dossier était vide. La pochette est trouée comme le tonneau des Danaïdes car, tout compte fait, il y a un dossier, mais pas de documents dedans. C’est Salim Saâdi qui aurait piqué les documents (NDLR) ?
Deuxième grand chantier, la réception de l’ENTV via le satellite nord-américain Telestar 05. Le député nous informe aussi qu’il a eu une rencontre avec le directeur de l’entreprise TDA dans le cadre d’une réunion officielle avec relevé de conclusions. Eh oui… relevé de conclusions.
Elément réconfortant : dans cette réunion, on a remarqué sur tous les visages une réelle volonté politique malgré la fatigue des députés. Le directeur de TDA a dit que l’argent était disponible et que la fenêtre où l’ENTV pourrait loger son signal existait. Seul problème : le manque d’une fiche Jack américaine et d’un câble coaxial type Malibu pour finaliser l’opération. Garboussi a promis d’aller les chercher à Taïwan, il n’est pas encore revenu (NDLR).
Deux autres opérations résument le grand troisième chantier du député.
La première, la création d’une association à but non lucratif et la seconde faire usage de son poids pour le recrutement de médecins algériens au Canada. Tel était le programme grandiose du député de l’immense région Océanie-Amérique du Nord. Jugez-en ! En somme, n’était-il pas judicieux de donner 17 000 dollars par an à ces associations de Montréal qui activent pour le bien de la communauté ou allouer 8 000 dollars pour le support d’information électronique assuré merveilleusement par le portail algérien Algeroweb ? Pas plus simple que ça et on a la situation extraordinairement réglée.
D’ailleurs, un simple calcul d’épicier permettrait de dire qu’il y aurait une économie de 175 000 dollars canadiens, soit 1,1 milliard de centimes… De quoi construire une petite école primaire de 10 classes.
Quant à la gestion des affaires de la communauté, il y a un consul qui fait correctement son travail et est régulièrement présent. Il s’est même fait le devoir d’aller encourager une chanteuse naissante lors d’une prestation journalistique.

Source: http://www.lanouvellerepublique.com/lire/?idc=1&ida=2588