Les consultants «canada dry». Certains se disent spécialistes en immigration, d'autres consultants, d'autres encore conseillers ; bref, autant de termes qui peuvent tout dire et ne rien dire en même temps.

Surtout, lorsque ces «professionnels» s'improvisent faiseurs de miracles. Au Canada, la législation est extrêmement ambiguë concernant les professions de «consultants en immigration».

Pas besoin de faire des études en droit. En d'autres termes, on peut être chauffeur de taxi ou fonctionnaire dans un ministère et ouvrir un «cabinet de consultations juridiques en immigration».

Tromperie sur la marchandise Un local, une ligne téléphonique, une carte d'affaires et le tour est joué. Certains «travaillent» à domicile et se contentent d'installer une deuxième ligne téléphonique. Bref, autant de combines pour faire son beurre. Le ministre fédéral de la Citoyenneté et de l'Immigration, Denis Coderre, a qualifié cette situation de très inquiétante. Pour y remédier, il a annoncé sa volonté de réglementer les «fameux consultants en immigration». «Dès cet automne, j'ai l'intention de mettre en avant un plan d'action qui va aboutir à une réglementation précise. Nous allons nous assurer que les consultants en immigration seront réglementés à l'intérieur du pays comme à l'extérieur», a-t-il promis. Les histoires des plaignants se multiplient et se ressemblent. Elles sont plutôt classiques et souvent relèvent du cauchemar. Les postulants à l'immigration sollicitent les services d'un «spécialiste». Lequel est en général détenteur de la nationalité canadienne, en plus de sa nationalité d'origine (ce qui facilite ses déplacements). Prétextant qu'il est en mesure de faire le suivi de la demande, voire même de l'accélérer grâce à ses relations au Canada , il demande une commission. Celle-ci est variable. Pour les Algériens, elle tourne autour de 1500 $ par personne. La suite est souvent chaotique. Une fois l'argent empoché, «le spécialiste» se volatilise. Les candidats à l'immigration vivent souvent des situations difficiles : ils se demandent si leur candidature va être retenue, l'attente est longue et beaucoup perdent patience, ce qui les rend assez vulnérables. Alors, si on donnait un coup de pouce au destin, se disent-ils ! Sauf que… l'arnaque se fait très tôt sentir. Concrètement, que peut faire «un spécialiste en immigration» ? Dans le meilleur des cas, il donnera quelques appels au ministère de l'Immigration en utilisant les numéros de téléphone mis à la disposition de Monsieur et Madame Tout-le-monde. En aucun cas, ces «faiseurs de rêves» ne peuvent accélérer une demande, et encore moins intervenir en faveur de la candidature de X ou de Y. Le processus d'immigration est hermétique et, en général, les agents d'immigration n'aiment pas trop être importunés.

Source: http://www.elwatan.com/journal/html/2002/07/23/cad_magazine.htm