Photo El WatanLa destination Montréal va s’enrichir, dans un futur pas très éloigné, d’une nouvelle attraction touristique qui aura pour nom le quartier du « petit Maghreb », à l’image de Chinatown ou de la Petite Italie.

Que ce soit pour manger un couscous, acheter des produits de l’artisanat maghrébin, visiter une galerie d’art ou même regarder un match de soccer (football en vocabulaire local) dans une ambiance digne des cafés algériens, marocains ou tunisiens, une destination s’imposera : le petit Maghreb. Ce qui a été le rêve de Nacer Boudi, un commerçant d’origine algérienne sur la rue Jean Talon, vient d’être reconnu officiellement par la ville de Montréal. Dans le cadre d’un programme de développement des artères commerciales de Montréal, 40 000 dollars ont été mis à la disposition de l’association « le petit Maghreb » pour financer l’étude nécessaire à la réalisation de ce projet. « Cette étude permettra, entre autres, de définir les commerces complémentaires nécessaires pour favoriser le caractère maghrébin de cette portion de rue », a déclaré la mairesse de l’arrondissement lors d’une entrevue avec El Watan. Bien que le quartier soit multiethnique – il compte 150 000 habitants originaires de 130 pays – les commerces maghrébins représentent 80% des magasins du quartier. « L’artère commerciale est maghrébine mais les Maghrébins ne vivent pas exclusivement dans ce quartier », affirme Malik Hadid.

La prochaine étape, à laquelle la ville consacrera plus d’argent, touchera le design du quartier. La ville va financer une partie des travaux qui pourrait atteindre 50% des coûts de relookage des devantures des magasins. Il est clair que ceci prendra un peu de temps. « Chinatown a pris 20 ans pour se concrétiser », rappelle Nacer Boudi, à l’origine de l’idée du petit Maghreb. A noter que le département de géographie de l’université du Québec à Montréal a lancé une étude sur « les pratiques et représentations socio-spatiales des Maghrébins » du quartier du petit Maghreb. Beaucoup de sceptiques n’y croyaient pas en 2005, lorsqu’en pleine campagne électorale municipale, Nacer Boudi a « poussé » la candidate de l’arrondissement Saint Michel, Anie Samson, lors d’une émission radio, à promettre pour les Maghrébins la création du petit Maghreb. Depuis, elle est devenue mairesse et le petit Maghreb a été créé. Anie Samson, qu’on voit souvent dans les cafés maures de Montréal, est candidate pour les élections municipales de novembre prochain ! Bien qu’à Montréal, il se crée périodiquement de nouvelles associations de Maghrébins, celle du petit Maghreb semble avoir tout pour durer

 

Source: El Watan