L'affaire pourrait faire grand bruit. Plusieurs footballeurs algériens ayant participé aux Coupes du monde de 1982 et de 1986 évoquent publiquement le lien entre les médicaments consommés lors des stages et les handicaps de leurs enfants.



"Nous avons décidé d'évoquer publiquement cette affaire lorsque nous avons découvert qu'il y avait pas moins de huit ex-internationaux qui ont engendré des handicapés", a ainsi déclaré, mercredi 16 novembre, l'ancien défenseur Mohamed Chaïb, père de trois filles handicapées. "Nous avons des doutes sérieux sur les effets des médicaments que nous consommions lors des stages de préparation. Nous voulons juste la vérité", poursuit Mohamed Chaïb.

Djamel Menad, un des "Fennecs" qui avaient participé au Mondial 1986 au Mexique, a quant à lui donné naissance à une fille souffrant d'une agnésie du corps calleux, qui entraîne essentiellement une faiblesse musculaire et des crises d'épilepsie. "Depuis que j'ai découvert que je n'étais pas le seul, j'ai commencé à me poser des questions", affirme-t-il. Pour l'ancien buteur de l'équipe algérienne, le fait que plusieurs joueurs de la même génération ont eu des enfants handicapés n'est pas "une coïncidence".

"LE DOUTE PERSISTERA TANT QU'UNE ENQUÊTE N'AURA PAS ÉTÉ OUVERTE"

L'ancien milieu de terrain Mohamed Kaci Saïd, père d'une fille handicapée de 26 ans, demande quant à lui l'ouverture d'une enquête. "Je ne dis pas que nous étions des souris de laboratoire de médecins russes (...) et que nous prenions des dopants à notre insu. Mais le doute persistera tant qu’une enquête n’aura pas été ouverte pour que la vérité soit faite", explique l'ex-international.

L'hypothèse défendue par ces anciens joueurs est toutefois réfutée par l'ancien capitaine de la sélection algérienne à la Coupe du monde de 1982 en Espagne, Ali Fergani. Pour lui, "le nombre de joueurs parents d'enfants handicapés est minime comparé au nombre total de joueurs sélectionnés" entre 1980 et 1990. Ali Fergani dément également la présence de Russes dans l'équipe médicale de la sélection. "Tous les médecins étaient algériens et nous ne prenions pas de médicaments, à part de la vitamine C".

L'entraîneur de l'Algérie au mondial mexicain, Rabah Saâdane, abonde dans le même sens. "Quand je dirigeais la sélection, de 1984 à 1986, il n'y avait pas de médecin européen avec nous", explique-t-il à la presse algérienne. L'ancien sélectionneur précise toutefois qu'entre 1981 et 1988, il y a eu un entraîneur, Evegueni Rogov, et un kinésithérapeute russes. Un entraîneur d'ex-Yougoslavie, Zdravgo Rajkov, a également dirigé l'équipe en 1980. Les autorités algériennes n'ont pour l'instant pas commenté ces accusations.