L'Angleterre a peut-être payé la note d'un excès d'arrogance en étant mise en échec par l'Algérie (0-0) dans le groupe C du Mondial 2010, vendredi au Cap, sans convaincre sur le plan du jeu.
Les Anglais n'ont pu offrir qu'un deuxième point, après le nul contre les États-Unis (1-1), la suspension de Jamie Carragher au prochain match et une copie encore brouillonne à leur sélectionneur italien Fabio Capello, le jour de ses 64 ans.
Mais ils ont encore leur destin en mains: une victoire contre la Slovénie lors de l'ultime journée, leur assurerait à coup sûr une qualification en huitièmes de finale.
L'Algérie s'est elle taillé un petit morceau de gloire en tenant tête aux cadors de Premier League, même s'il a fallu qu'elle s'emploie à la fin, submergée par les vagues blanches lancées par un Steven Gerrard à la hauteur.
Le dédain non feint des Anglais a sûrement nourri l'orgueil blessé des Algériens.
Les Fennecs ont d'abord profité d'un jeu anglais mal huilé, d'un Lampard aux abonnés absents, d'un Rooney hors sujet et d'un Barry d'une lenteur confondante pour donner le ton avec des passes courtes, sans créer un grand danger.
Une frappe de Ziani (35e) après une perte de balle de Barry faisait quand même passer des frissons dans le dos de la large colonie anglaise.
Mésentente patente
Alors que le sélectionneur Fabio Capello s'était rangé à la vox populi en défaisant Robert Green de ses galons de titulaire après son énorme bourde contre les États-Unis, c'est son remplaçant David «Calimity» James, bientôt 40 ans, qui s'est presque montré l'Anglais le plus rassurant.
Pendant que Johnson et Lennon buvaient le bouillon face à Ziani et Belhadj à droite, peu de passes et de centres anglais trouvaient preneur.
La première action construite anglaise est venue à la demi-heure de jeu, entre Rooney et Gerrard, ponctuée d'une frappe de ce dernier qui échouait sur M'Bolhi (30e). Le même M'Bolhi veillait sur une frappe du gauche de Lampard à 10 mètres face au but puis sur une autre cadrée de Barry (39e).
Une perte de balle de Ziani offrait à Lampard et Gerrard une belle occasion de but sur contre-attaque mais la mésentente était patente (55e). Reste que l'Angleterre continuait de partir à l'abordage, sans arriver à y associer Rooney, parfois initiateur mais jamais finisseur. Et souvent maladroit.
L'Algérie donnait des signes de faiblesse certains à partir de l'heure de jeu et Gerrard prenait les commandes des opérations: service idéal pour Heskey (70), tête cadrée sur le corner suivant (71), passe inspirée pour Defoe (75), pour un tir encore contré.
Complètement repliés, les Fennecs tenaient bon et l'entrée de Crouch (84) n'y changeait strictement rien.