L’Algérie d’antan était bâtie sur des valeurs solides que ni la pauvreté, ni le colonialisme et encore moins la tyrannie n’avaient pu ébranler. L’honneur (Nif) et l’orgueil avaient donc caractérisé tous les gestes que le peuple qui l’habitait posait au quotidien.

Hier, le 30 juin à 20 h, la voix du chanteur rebelle Lounès Matoub a retenti au Théâtre rouge  du Conservatoire d’art dramatique de Montréal à l’occasion d’un hommage rendu en son honneur par Karim Akouche, Hace Mess, Zahir Ouali et  un panel d’artistes dont des poètes, des chanteurs, une chorégraphe venus d’ici et d’ailleurs.

14 ans déjà depuis que Matoub est parti. Il a été cruellement assassiné en plein cœur de Tizi-Ouzou un 25 juin 1998. Les criminels l’ont éliminé au pied de ses montagnes qu’il vénérait depuis sa tendre enfance. Une façon à eux de défier toute une région, tout un peuple, toute une cause. La justice algérienne patauge quant à l’élucidation de ce crime abominable. Advenons qu’elle ait mis la main sur les exécuteurs de ce meurtre, pourrait-elle un jour dévoiler l’identité de ses commanditaires? Encore un crime qui s’ajoute à toute une série de crimes qui ont poignardé l’Algérie dans son âme la plus profonde.

Nouara, la diva de la chanson kabyle est arrivée à Montréal le 22 mai 2012 accompagnée par Salem Kerrouche, musicien et chef d’orchestre talentueux. L’objectif de sa visite au Québec dans le cadre de la quatrième édition du festival culturel nord-africain est de rendre hommage à Chérif Kheddam décédé le mois de janvier 2012. La nouvelle a fait le tour de l’Amérique du Nord. Tous ses fans se bousculaient pour la voir et lui parler bien avant son spectacle. Aussi, tous ses fans ont exprimé le bonheur de la revoir sur scène, même si certains et certaines ont affiché leur déception de la voir voilée. Encore une controverse…

Azul a Da Chrif,

Il se pourrait que la langue soit incapable de dire ce que tu représentes pour notre culture et notre mémoire collective, mais notre âme a baigné dans ton univers ensoleillé de mélodies, de poésie et de génie. Ton œuvre est une école. Ton talent et tes valeurs humaines ont non seulement  réussi à rassembler tous les Kabyles, mais à forcer l’admiration d’une autre partie de ton peuple qui ne t’a découvert que le jour de ton décès, car ta vie est étroitement liée au sort cruel de notre identité et au statut précaire de notre langue dans notre propre pays, l’Algérie. Cette Algérie authentique que tu as nourrie par ton amour et tes productions artistiques de haute facture, elle, elle te connaît. Tu es  sorti de ses entrailles et tu es partie te poser en son sein.

La diva de la chanson kabyle Nouara a reçu un hommage d’Algériens de Montréal ce mercredi lors d’un dîner à l’hôtel Gouverneur de la métropole canadienne.

Nouara, la diva de la chanson kabyle. C'est Matoub Lounès qui l'a nommée ainsi. Matoub a réalisé avec Nouara l'un de ses meilleurs albums "Hymne à Boudiaf", le président algérien assassiné en 1992. La diva de la chanson algérienne d’expression kabyle rendra hommage au maestro de la chanson berbère Chérif Kheddam ce 26 mai au théâtre Outremont de Montréal dans le cadre du Festival Culturel nord-africain. Personnellement, je la voyais comme une sainte dans les années 70. Elle a marqué ma jeunesse », dira Achour Mellaz, l’un de ses fans inconditionnels.