Le gouvernement algérien a invité une délégation d'experts et d'artistes algériens du Canada pour venir célébrer en Algérie, les journées de l'immigration- 17-19 octobre 2016.

Quoique l'initiative en soi ne manque pas d'intérêt et de bon sens; seulement, l'opacité et le secret qui ont accompagné l'opération: -liste et modalités de sélection demeurent inconnues- a suscité la colère et l'indignation de certains s'y trouvant exclus. C'est le cas du Professeur Omar Aktouf, indigné de se voir classé par l'ironie du geste, hors champs des compétences, alors que ses œuvres parlent de lui.
Personnellement, j'étais approché au mois de juillet ; et depuis, aucune nouvelle. Voila qu'à l'approche du départ et d'une façon informelle on m'informe que le groupe est nombreux.

Sans vouloir m'attarder sur cet aspect, je veux partager certaines observations:

On exprime souvent le mot compétences pour parler d'experts, à l'exemple des compétences algériennes à l'étranger.
Or, les compétences - souvent sous-entendues comportementales- renvoient à des savoirs-être, alors que les expertises renvoient à des savoirs et à des savoirs-faire.
Tous possèdent à des degrés variés certaines compétences et manquent d'autres qu'ils feraient bien de développer.
Un éboueur par exemple possède une des compétences les plus recherchées: le travail d'équipe, ce qu'un prix Nobel peut manquer.
Une connaissance ou un savoir s'apprend et une compétence se développe.

Le geste de reconnaissance que l'on veut poser est louable, sauf que son aspect exclusif envoie un message négatif à ceux dont les profils n'y sont pas reconnus.
Selon le modèle de représentation sociale dominant, il y a une tendance à privilégier certains domaines d'expertise -scientifiques et techniques-et d'en exclure d'autres aussi pertinents et aussi vitaux-sciences humaines et sociales-
Rien qu'à voir les profils et les personnes que la presse a mis exclusivement en vedette, pour s'en rendre compte.

Ceci démontre une fois de plus que nos gestes demeurent arbitraires et ne visent pas plus que l'éclat du moment.

Une politique éducative et de recherche doit être fondée sur une réelle évaluation des besoins, en conformité avec les choix stratégiques.

Source: https://www.facebook.com/Luniversit%C3%A9-alg%C3%A9rienne-%C3%A0-c%C5%93ur-ouvert-904665006277599/