Je n’aime pas tourner en rond, ni donner de leçons à quiconque. J’aime par contre aller tout droit au but.



D’emblée je dirai que la diaspora algérienne de Montréal ne doit pas rester coi et farouche. Elle devra d’abord et avant tout s’inquiéter de ses problèmes (Dieu seul sait qu’ils sont nombreux) et décider de qui la représente au Canada; au lieu de chercher à faire plaisir à X et Y et à leur remplir les poches à chaque fois qu’ils prononcent le mot "patrie".

L’usage du rétroviseur de la vie est très important. Nous n’avons qu’à jeter un simple coup d’œil à ce dernier, pour voir d’où sommes nous venus; et sans nul doute que la seule route que nous ont tracée et imposée, ces carriéristes politiques d’Alger depuis 1962 à ce jour, n’est rien d’autre qu’une piste à ciel ouvert, sinueuse et poussiéreuse, dont l’ampleur n’a jamais été égalée jusqu’à présent. N’est ce pas la piste de la ruée vers l’hor-reur ?

À travers ce rétroviseur, nous verrons aussi, notre cher peuple, ce grand perdant, ce mendiant de la liberté, qui continue à assister, sans aucune possibilité d’agir, à la course aux privilèges et à l’arrivée massive de vulgaires courtisans dont la seule compétence est l’obéissance à la tutelle et aux hommes liges du pouvoir. Ces hommes de paille qui se vendent corps et âmes et sans aucun principe, au profit d’un système pourri, pour y trouver au prix de leurs dignités des strapontins avec tous les sentiments bas qui en découlent.

De quelle indépendance parlez-vous, alors que le salaire d’un député, dont la mission est de juste lever la main pour dire oui Mr le Président, se chiffre à 350.000 DA, alors que celui d’un ouvrier des travaux publics ne dépasse guère les 15.000 DA (soit 8 kg de viande)!

Indépendance dites-vous ?
Pourquoi sommes-nous ici au Canada, si nombreux, universitaires majoritairement, à attendre le chèque bleu de l’aide social, et à contempler les immenses tatouages fleurir sur les corps de nos enfants, alors que les recettes d’exportations des hydrocarbures dépassent la barre des 22 milliards de dollars chaque année depuis 2006, dans notre pays?

Libre à ceux-là même qui gesticulent dans tous les sens, (algériens ou canadiens soient-ils), pour réunir 15000 personnes au Parc Jean Drapeau de Montréal, et les inciter à crier haut et fort, une cinquantième fois, des "one, two, three, viva l’Algérie". Ils sont bien outillés et surtout bien rémunérés pour ça. Ils savent  surtout pratiquer du fact-checking.

Ils n’ont pas besoin de consulter les 50.000 algériens de Montréal, ni d’informer ses six ou sept pauvres associationss  existantes, pour mettre en pratique ce grand projet, symbolique et politique, patrimoine des 35 millions d’algériens. Ils sont des inquisiteurs à leur façon, subtils, manœuvriers, pour faire avaler la couleuvre à ceux qui les écoutent. Résultat des courses, ils sont, sans aucun doute, complices de ce système.

En tout cas pas moi, car, personnellement je ne ferai pas partie des 15.000 one, two, three du Parc Jean Drapeau. Je fêterai par contre à ma manière et dans mon salon, la journée du 1er juillet 1962 qui a vu les algériens voter en masse pour le référendum d’autodétermination: 99.7 % de oui. Ça, c’est une réalité. Tout ce qui est venu après cette date n’est que mensonge et fausseté.

Mon ami Azzedine Chikhi a dit: Mon Algérie est la votre, Moi je préfére dire: Votre Algérie est la mienne. Quand à Homère, lui a écrit : "Rien n’est plus doux que la patrie". J’aime bien ces trois phrases que j’utilise souvent pour boucler la gueule à ceux qui me traiteraient de mauvais patriote.

À bons entendeurs salut.

Ahcène MOUSSI