«J’espérais les supplier d’ouvrir encore d’autres portes, toutes les portes, celles qui grincent, celles qui ne sont pas encore fabriquées, les portes de fer, celles de la chair, celles qui cachent la mer, celles qui donnent sur le désert». Mohamed Benchicou, Journal d’un homme libre, 2008.
C’est trop et je dirais même, exagérément beaucoup. On ne peut même pas manifester en paix dans ce beau pays qui est le Canada?
Monsieur le Ministre de l’enseignement et de la recherche du GPK, Grand Poulet à la Kentucky, était aussi là. L’odeur nauséabonde du poulet pourri sentait de loin en empestant l’atmosphère et les manifestants étaient dans l’obligation de se cagouler le nez pour ne pas risquer l’évanouissement pour ne pas dire l’envahissement.
Je ne sais pas à quel astre appartient ce bout de cigarette écrasée. Le monde algérien scandait l’unique message contre l’oppression et la hogra, Et dire que même nos sœurs et frères tunisiens et égyptiens nous accompagnaient dans cette entreprise sans autre idée que le soutien désintéressé. Ainsi, l'opportuniste et assoiffé de pouvoir, excusez mon audace, mais je ne trouve pas d'autres qualificatifs qui correspondent le mieux à ce type d'individu, a osé profiter d'un événement de communion entre des compatriotes pour brandir et agiter son torchon de chiffon jaune et vert proclamant, pardon braillant (du verbe braire) l’autonomie de la Kabylie. Ya khi malade mental! Inaal..!
La présence de ce pseudo autonomiste dans la marche de protestation relevait de la provocation purement et simplement. C'était un gâchis au sens propre du terme. L'envie de vomir m'envahis quand je l’ai vu arriver tel un cheveu sur la soupe.
Même son ''excellence'', le consul qui se tenait là devant la porte de la représentation tenant son I-phone rose de couvercle tantôt à la main et tantôt porté à son oreille.
Malgré les slogans criés par mes compatriotes j’ai réussi à distinguer la sonnerie One two tree de son I-phone. Par respect à son statut, je lui ai lancé un petit sourire accompagné d’un salut bien ordinaire. Me fixant d'un regard menaçant à la bouteflikienne il me fit comprendre que je ne comptais plus parmi ses amies. Que d`s lors mon passeport, dont je venais de déposer la demande ne sera pas signé de ses propres mains mais par son agent de sécurité, non dans l'immédiat car cet agent est présentement en vacances dans le sud.
Je m’en fiche éperdument de sa signature. Je rentrerai à Tunis et de là, je franchirai la frontière de Ghardimaou pour me rendre à mon patelin El-Eulma, clandestinement par la route nationale 20. D’ailleurs, et à titre de représailles je promets que je n'applaudirai plus jamais son fils s'il lui arrivait à nouveau de jouer avec l’équipe nationale de 82 et 86 à Claude Robillard.
Une chance qu’Amir Khadir était présent. Ah le beau Khadir! Quand je l’ai aperçu, mon cœur bâtait, mes yeux pétillaient et mon corps tremblait. J’ai appelé Cupidon pour me prêtait son arc mais hélas, la ferveur et l'ambiance survoltée de la foule ont noyé ma complainte et j’en ai pas obtenu d’écho.
J’aurai dû écouter ma mère qui pour la énième fois me répétait que celui qui mariera notre mère est notre père. Avec une simplicité naïve me disait l’autre jour, la veille de la marche du 15 janvier, qu’a-t-il fait Bouteflika? Wach-dar-el-koum Boutafli[qua], c’est grâce à lui que l’irhab est parti à tout jamais?
J’ai beau à lui expliquer que l’irhab est la fabrication du pouvoir de l'ombre, le pouvoir réel qui nous a offert le moins mauvais des canassons mais, que fais-je? Avez-vous essayé bon sens, d’expliquer à une mère septuagénaire, qu’il y a un certain décalage horaire et que l’Algérie, pour une fois, est en avance dans le temps par rapport aux États d’Amérique du nord?
En conclusion, l’Algérie est une terre d’hommes aux visages brulés par les épreuves. Une terre de femmes au regard résolu dans lequel Dieu avait déposé l’expression d’un demi-siècle de solitude et une éternité d’espoirs. Adaptation de l’expression de M. Benchicou à sa sotie de prison d’El-Harrach.