Ce qui était prévu comme une cérémonie pour honorer Zoheir Djelloul, l’adjoint de Rabah Saâdane, par la FAC (Fraternité algéro-canadienne), s’est transformé en un dîner entre la famillen du sélectionneur national et celle de son adjoint.

Le propriétaire du restaurant Vert Lime, où a eu lieu la rencontre, Saïd Amiri, a tenu à convier quelques journalistes pour être témoins de cet événement exceptionnel, celui du passage du cheikh Saâdane et son adjoint dans son établissement. En plus de Compétition, trois autres organes ont eu ce privilège d’être présents à cette mini-réception. Les journaux locaux El Machrek/Maghreb, Alfa et le portail ksari.com. Une bouteille de sirop d’érable, un précieux produit local, lui a été remise. Avant de quitter les lieux, un bouquet de fleurs et une plaque commémorative lui ont été remis par Saïd Amiri qui a pris le temps de la lire pour lui. Saâdane rentrera au pays mardi prochain, il aura entre-temps le privilège de faire un tour aux chutes du Niagara dans la province de l’Ontario. C’est vers 19h que les deux familles sont arrivées au restaurant situé sur la rue Ontario, non loin du stade olympique, pour le dîner (il faut dire souper au Québec, car dîner signifie déjeuner de la mi-journée), accompagnées d’Ibrahim Ameur, le président de la FAC, qui est derrière l’initiative d’inviter le Cheikh au Canada. Le lieu tenu par M. Amiri, originaire d’Hussein Dey et établi au Québec depuis plus de deux décennies, est géré de main de maître par Omar Mekaoui, un gars très dynamique et serviable de Tizi Gheniff. Le cuisinier Abdellah a sorti le grand jeu. Il faut dire que les deux familles ont eu droit à un traitement spécial, toute une salle leur a été réservée. Le restaurant a continué à recevoir ses clients dans la grande salle, où les journalistes se sont attablés. Le sélectionneur a, dès le départ, affirmé qu’il ne ferait pas de déclarations et que son voyage dans la belle province est essentiel pour un vrai détachement et qu’il n’évoquera l’avenir de l’EN que le 9 août prochain. Dans les rares moments où Saâdane sortait de la salle VIP pour des photos souvenir avec des gens privilégiés, nous avons pu recueillir quelques impressions. Il a évoqué le mal du décalage horaire dont il se remet peu à peu. Il l’a ironiquement comparé avec le mal de l’altitude qui lui est collé comme une marque déposée. Sa première impression sur la belle province est : «Vous avez beaucoup de verdure et d’eau, il y a des rivières partout. C’est impressionnant.» Par ailleurs, le sélectionneur national, qui a sillonné presque les cinq continents, nous dira qu’il est déjà passé par l’Amérique du Nord, et Montréal en particulier, mais à titre d’escale. C’était notamment avec la sélection nationale lors du voyage vers le Mondial mexicain. Au retour, l’avion de la Lufthansa est passé carrément par l’Alaska dans l’autre «bout» de l’Amérique du Nord pour rallier Frankfurt. Des heures de vol et de souvenirs…  

Avec le calendrier FIFA, il est impossible de ramener l’équipe A à Montréal

Evoquant l’éventualité de faire déplacer les héros d’Oumdourman à Montréal pour faire profiter une communauté algérienne grandissante, Saâdane est catégorique : «Je me demande qui se permet d’avancer une telle chose, nos joueurs sont tous liés avec leurs clubs d’une manière stricte et les restrictions de la FIFA sont bien connues pour leur libération. Six jours pour un match officiel et deux pour un match amical.» Ce qui sous-entend qu’il faut attendre la fin de la carrière des joueurs pour les voir jouer devant leurs partisans (c’est le terme qui signifie supporters au Québec) à Montréal.

Saâdane refuse une offre de 1 million $ de l’Iran
Cette info pourrait être actualisée pour aujourd’hui et beaucoup de gens seraient surpris. Mais quand il s’agit d’une réalité remontant à presque un quart de siècle en arrière, celle-ci l’est encore davantage. C’est Hadj Rogov  qui a remémoré cette histoire avec Saâdane. En effet, en 1985, les Iraniens avaient proposé cette coquette somme pour l’enrôler à la tête de leur sélection nationale. Même ambitieux et encore tout jeune à l’époque, Saâdane était réticent par l’exil à cause de sa famille et de la langue. Si le monde paraissait aussi court avec la mondialisation comme aujourd’hui, il aurait tenté l’aventure. Parmi les anecdotes rappelées, celle où ce même Hadj Rogov a permis à Saâdane d’aller en Hollande pour épier, bien sûr en toute discrétion, la Tunisie, en stage, et dans un match amical contre la Hollande avant le fameux match des éliminatoires du Mondial 86 à Tunis, où les Verts avaient gagné 4-1, et ce, grâce à ses connaissances et ses tuyaux avec le président de l’Ajax Amsterdam de l’époque. C’est une véritable île au trésor d’anecdotes et de souvenirs que Hadj Rogov cache.

25 ans après, il retrouve Hadj Rogov
El Hadj Rogov, comme préféraient l’appeler les joueurs de l’EN 82 et 86. «Il faut dire à Kaci Saïd, Madjer et autres Belloumi, pourquoi ils  m’ont donné ce surnom», nous dira Mohamed, qui préfère taire son nom de famille pour des raisons personnelles, lui qui a été vice-président au MCO dans les années 60 au temps de Bediar, nous a-t-il confié. C’est avec une accolade très chaleureuse que Saâdane l’a reconnu et accueilli. El Hadj Rogov, établi au Canada depuis presque trois décennies, même si sa vie il l’a faite sur les cinq continents grâce à son business comme il nous l’a confié. Il s’occupait de la partie audiovisuelle de l’EN (entre 1982 et 1987), notamment durant la période de Rogov, d’où le sobriquet alors des vidéos (même des inédites, car l’entraîneur russe voulait que même les séances d’entraînement soient filmées). Des photos, il en a des trésors. C’est une mémoire matérielle et vivante de l’histoire des Verts qui sommeille en Amérique du Nord. Il nous a promis de nous la révéler un jour…

Source: COMPETITIONDZ.COM