Emprisonné depuis février dernier par les services de l’immigration américaine, Yahia Ghoul, brillant médecin algérien établi aux États-Unis, passera devant le juge à Houston (Texas) en octobre prochain pour savoir s’il pourra continuer à résider aux États-Unis ou s’il en sera expulsé.

Emprisonné depuis février dernier par les services de l’immigration américaine, Yahia Ghoul, brillant médecin algérien établi aux États-Unis, passera devant le juge à Houston (Texas) en octobre prochain pour savoir s’il pourra continuer à résider aux États-Unis ou s’il en sera expulsé.

C’est ce qu’a fait savoir l’association des algéro-américains de la Californie du Nord (Americain Algerian Association of North California - AAANC) qui fait partie de son comité de soutien. Résidant depuis 25 ans aux États-Unis, M. Ghoul a été arrêté par la police le 12 février et placé en détention à son retour d’un séjour en Algérie, au motif qu’il aurait violé les lois sur l’immigration.

Il séjourne depuis dans le pénitencier Correction Corp à Houston où il a fait l’objet d’une procédure d’expulsion. Bien que marié à une Américaine depuis cinq ans, le Dr Ghoul est encore considéré comme «étranger» et soumis à l’obtention d’un visa touristique de moins de 90 jours.

Les lois actuelles aux États-Unis ne permettent pas à un étranger marié à une Américaine de bénéficier automatiquement d’un droit de séjour de longue durée. Depuis le changement de la législation sur l’immigration en 2001, et la mise en place de procédures contraignantes d’enregistrement des étrangers, le Dr Ghoul est contraint, selon les termes de cette loi, de retourner en Algérie pour une période d’au moins deux ans pour prétendre par la suite à une résidence permanente ou à un permis de travail (visa H-1B).

Il s’agissait pour lui de demander, dès lors, un «visa Waiver» dont la clause 212E stipule que le demandeur est obligé de rester deux ans dans son pays avant d’en faire la demande. C’est une condition spécifiée même dans le cas où le demandeur du Waiver est marié à une citoyenne américaine, à une personne résidente permanente, voire ayant un enfant qui est citoyen américain.

Et même dans le cas où le demandeur est sponsorisé par un bureau ou un département du gouvernement américain, les autorités de son pays d’origine sont tenues de fournir une «no objection letter» une lettre de non-opposition. C’est à cette dernière condition que le Dr Ghoul est soumis et que les services d’immigration lui exigent depuis la présentation de cette lettre, faute de quoi il sera renvoyé en Algérie.

Devant la complexité de cette procédure, le Dr Ghoul a fait appel aux services d’un avocat pour une étude personnalisée des options qui s’adaptent le mieux à sa situation. Une avocate malheureusement malhonnête Mais le recours à un avocat conseil allait malheureusement compliquer sa situation, étant donné qu’il a eu affaire à une avocate malhonnête, selon l’AAANC.

Une première fois, le juge a suspendu son expulsion et renvoyé son audience en attendant que la lettre de non-opposition soit envoyée par les autorités algériennes pour lui permettre d’obtenir le visa Waiver. A l’approche de la date de la seconde audience, Cheryl Ghoul, son épouse, a pris attache avec l’avocate qui lui a expliqué qu’elle préfère obtenir un nouveau renvoi de l’affaire en attendant l’arrivée du document.

Mais, à sa grande stupéfaction, le couple Ghoul apprend que l’avocate n’a aucunement contacté le juge ni présenté de demande de report de l’affaire. Absent lors de la seconde audience, le juge s’est vu contraint de prononcer son expulsion du territoire américain.

Le comble, a affirmé son épouse, est que l’avocate ne lui a même pas signifié la décision du juge. Le Dr Ghoul a saisi alors l’ordre des avocats qui a décidé d’infliger seulement une sanction verbale à l’avocate. Entre-temps, la lettre de non-opposition est envoyée par les autorités algériennes permettant à son second avocat, Me Gordon Quan, de relancer son dossier et de lui éviter l’expulsion.

Mais en dépit de ce nouvel élément, la justice refuse de réexaminer l’affaire sans une lettre de sponsoring. Son affaire sera une nouvelle fois entendue au début du mois d’octobre et, selon son avocat, le risque d’une expulsion est très probable.

Ce dernier estime que son cas ne pourrait être traité qu’à partir de l’Algérie, sauf si la justice décide de tenir compte de l’état de santé précaire de sa femme et du long parcours du Dr Ghoul en tant que médecin de renommée. Yahia Ghoul, 55 ans, un brillant cardiologue reconnu tant par la communauté algérienne de tout l’État de Caroline du Nord que par ses confrères, bénéficie du soutien de citoyens américains, dont des membres de familles ont été sauvés par le Dr Ghoul dans l’exercice de ses fonctions.

Des membres de la classe politique, dont Mme Sheila Jackson, membre du Congrès, représentante du Texas (Nevada), font partie de son comité de soutien. Originaire de Sidi Bel Abbès, le Dr Ghoul exerçait comme chirurgien dans l’équipe de cardiologie du célèbre professeur Howell, qui l’avait engagé en tant qu’assistant, après de brillantes études à l’institut Baylor de médecine à Houston, sous l’aile d’un autre professeur de renommée mondiale, le Dr Michael Debarkey.

Source: http://www.jeune-independant.com/index.php