Abdelaziz Bouteflika introduira une nouvelle fonction dans la haute hiérarchie institutionnelle du pays : le poste de vice-président. C’est ce que nous apprend une source très bien informée qui affirme que ce changement majeur sera effectif dès la prochaine révision de la Constitution.
Avec le retour à la limitation des mandats présidentiels à deux comme prévu dans la Constitution d’avant le 12 novembre 2008, la création de cette nouvelle fonction de vice-président sera l’un des changements majeurs qu’introduira Bouteflika dans la mouture finale du projet de révision de la loi fondamentale du pays qui interviendra courant 2013. «Il va sans dire qu’il s’agit là du fruit d’un consensus entre les deux grands cercles du pouvoir, à savoir la présidence, Bouteflika donc, et l’armée», explique notre source.
Le même consensus entre les mêmes parties aura également abouti au choix du futur titulaire de ce nouveau poste. Selon notre source, il s’agit d’une personnalité nationale éminente ayant toujours eu à jouer des rôles de premier plan dans la vie politique nationale et qui, surtout, présente cet atout rarissime de bénéficier, à la fois, de la confiance de Abdelaziz Bouteflika et de la haute hiérarchie militaire.
Un peu à l’américaine, le vice-président qui sera désigné par Bouteflika juste après la révision de la Constitution aura le rang de deuxième personnage de l’Etat et jouira d’assez larges prérogatives, nous détaille encore notre source. En plus d’assister aux réunions du Conseil des ministres, il sera placé sous l’autorité directe et exclusive du président de la République qu’il peut suppléer chaque fois que nécessaire.
En cas de vacance du poste de président de la République, c’est le vice-président qui en assurera l’intérim. «L’on ignore encore la durée que la nouvelle Constitution prévoit pour cet intérim. Mais l’on peut aisément deviner l’arrière-pensée de Bouteflika dans cette affaire. En cas de départ précipité et avant la fin de son mandat, pour une raison ou une autre, l’homme aura assuré que sa succession soit organisée par quelqu’un en qui il a toute sa confiance.
Ce schéma est aussi bien valable pour l’avant que pour l’après- 2014 car il ne faut exclure aucune hypothèse pour le moment.» L’autre avantage de la formule de vice-président en tout cas est le fait que son futur titulaire aura à décharger Bouteflika de plusieurs obligations liées à la fonction présidentielle, du moins les plus éprouvantes et les plus exigeantes sur le plan physique. Bouteflika, jadis une bête de travail et d’un dynamisme hors du commun, a en fait nettement allégé son agenda depuis sa lourde maladie de novembre 2005, pour réduire ses activités au strict minimum.

Source: Le Soir d'Algerie - 23 juiller 2012