En une semaine, on est passé d’un extrême à un autre à Montréal. Du beau au mauvais temps, de la neige au soleil. A l’exception de cette campagne climatique imprévue, il est sûr que dans l’isoloir, les Algériens, chacun à sa manière, après avoir fait leur choix, ont, dans l’adversité, apporté un rayon de soleil à leur pays d’origine.

A partir de l’Amérique du Nord, on ne voit pas les choses de la même façon. L’effet de l’éloignement et de la nostalgie renforce l’amour des Algériens pour leur pays, même si le nombre des votants est insignifiant. Comme partout, Bouteflika a battu ses adversaires dans les trois bureaux de vote au Québec et à Montréal. Sur les 6.199 inscrits sur les listes électorales, seulement 1.676 électeurs se sont déplacés aux bureaux de vote pour accomplir leur devoir électoral, du 3 au 8 avril 2004. Malgré cela, Omar Kahia Tani, président du comité de soutien des étudiants algériens à Bouteflika, trouve «que cette expérience électorale est enrichissante et pleine d’enseignements».

Six jours de mobilisation. On vote avant les autres et on termine à cause du décalage horaire les derniers, lorsque les résultats sont presque connus en Algérie. C’est le vendredi matin, vers 1 heure trente, que les résultats ont été donnés par le chef du centre de vote, Monsieur Zordane Mohamed. Le président sortant s’est détaché du lot, avec 884 voix, suivi de Ali Benflis et de Saïd Sadi. Au delà des chiffres qui confirment le raz-de-marée électoral au bénéfice de Abdelaziz Bouteflika, les rapports humains entre les organisateurs, les représentants des candidats et la direction du centre de vote ont été excellents. Le député du FLN, Mounir Hamdani, reconnaît la défaite: «On accepte, dit-il, le choix du peuple». Par respect aux perdants, les sympathisants de Bouteflika, représentés par Omar Cheikh et Saïd Chohra, n’ont pas laissé éclater leur joie à l’annonce des résultats à Montréal. Par contre, ils organisent une grande soirée à Montréal, où ils invitent tous les Algériens. Tous, sans exception, ont quitté le consulat général d’Algérie dans une ambiance conviviale, après avoir écouté le discours du consul général, Abdelaziz Sebaa, qui a remercié tout le monde. Un des éléments positifs de cette élection est le taux de participation qui a atteint, pour la première fois depuis longtemps, les 27,79%.

Source: http://www.quotidien-oran.com/quot2820/even.htm