Sur le 1,7 million d’Algériens ayant leur carte consulaire, plus de la moitié a la double nationalité.

60% des Algériens établis à l’étranger ont la double nationalité, a indiqué hier, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Halim Benatallah. «Les Algériens binationaux établis à l’étranger atteindront un taux de 80% dans la prochaine décennie», a-t-il ajouté soulignant que «la communauté algérienne à l’étranger manque d’organisation». Cette situation et ses conséquences seraient, entre autres, le fruit d’un sentiment d’abandon par les consulats algériens à l’étranger. Le manque d’information joue, lui aussi, un rôle prépondérant. Le sentiment patriotique laisserait-il place à de l’indifférence? Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat a évoqué devant la commission des Affaires juridiques de l’APN, les visites qu’il a effectuées dans plusieurs pays. Le but était de s’enquérir des conditions de vie des membres de la communauté algérienne établie à l’étranger. Dans ce sillage, M.Benatallah déclare avoir convenu avec plusieurs de ses homologues de France, de Tunisie, de Libye, du Maroc, d’Egypte et de Syrie «d’oeuvrer à trouver les solutions aux problèmes de cette communauté». A cette fin, M.Benatallah précise la nécessité «d’établir une stratégie englobant tous les aspects afin de dépasser les problèmes à caractère social de la communauté algérienne établie à l’étranger». Autre objectif tracé par son département pour prendre en charge les préoccupations des membres de la communauté algérienne a l’étranger, réside dans l’amélioration de la qualité des services consulaires à travers la publication d’un guide définissant les droits et devoirs de la communauté nationale à l’étranger. «Le thème de la communauté doit constituer un axe diplomatique», a encore soutenu Benatallah. Un projet de collaboration avec le ministère de l’Enseignement et de la Formation professionnels en vue de permettre aux jeunes Algériens établis en Tunisie et au Maroc de rejoindre les centres de formation dans les wilayas frontalières. Le secrétaire d’Etat a aussi relevé la nécessité de l’apprentissage de la langue arabe. «Les résultats des discussions sur ce sujet, entre mon secteur et celui de l’éducation, seront connus avant la fin de l’année», a-t-il annoncé.

Le nombre d’Algériens établis à l’étranger et inscrits au niveau des services consulaires «dépasse le 1,7 million», a indiqué Benatallah, en précisant que de plus en plus de jeunes émigrés algériens se rendent vers les services consulaires pour s’y inscrire. Les compétences nationales établies à l’étranger sont disposées, a indiqué le secrétaire d’Etat, à contribuer au développement du pays, cependant, «le climat n’est pas encore propice dans plusieurs secteurs contrairement à la Santé et à l’Enseignement supérieur».

Dans ce contexte, M.Benatallah a cité les réseaux créés à l’étranger par cette élite dans ces deux secteurs précisant qu’«il a été convenu de concert avec des compétences nationales établies en France de la création d’ateliers de travail destinés à définir la contribution de cette élite au développement national». S’agissant de la mise en place d’un conseil consultatif pour la communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah a souligné qu’il s’agissait d’une «priorité politique». Il faut toutefois prendre le temps nécessaire à son organisation et à sa composition, pour éviter tout échec dans sa mission, a-t-il préconisé. Des négociations sont aussi en cours avec nombre de ministères dont celui de la Communication en vue de revoir les horaires de diffusion des programmes nationaux sur les chaînes satellitaires algériennes destinées à la communauté nationale à l’étranger, notamment aux USA, au Canada et au Japon.

Source: L'Expression