Onzes gendarmes gardes frontières (GGF) dont un lieutenant, en patrouille, ont été assassinés hier matin dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste dans la région de Tinzaouatine dans la wilaya de Tamanrasset près des frontières algéro-maliennes.



Selon des sources sécuritaires, les gardes frontières ont été surpris par des tirs nourris de fusils mitrailleurs et l’explosion d’une bombe artisanale alors qu’ils étaient en patrouille dans cette région isolée à bord de trois véhicules Toyota Station. Le bilan est lourd : 11 gardes frontières sont tués sur le coup et trois autres blessés. Un accrochage suivra par la suite et les gardes frontières ont blessé plusieurs terroristes qui ont pu prendre la fuite et s’évanouir dans la nature. Les terroristes ont pu emporter avec eux des armes et des munitions ainsi qu’un matériel de transmissions avant de mettre le feu aux deux véhicules des GGF.

Une opération de recherche a immédiatement été enclenchée et un important renfort a été dépêché sur les lieux. Des traces de sang des terroristes blessés et secourus par leurs acolytes ont été découvertes non loin de l’endroit de l’embuscade. On apprend que le chef de la VIe Région militaire de Tamanrasset s’est déplacé aussitôt après l’attentat sur les lieux et supervise en personne une importante opération de ratissage avec le déploiement d’un appui aérien considérable pour traquer les auteurs de cet attentat. Selon nos sources, le groupe de Abid Hamadou alias Abou Zeïd serait derrière cette embuscade, la plus meurtrière depuis l’attentat qui a coûté la vie à plus de 15 gendarmes près de Bordj Bou-Arréridj en juin 2009. Ce terroriste dirige la katibat Tarek Ibn Ziyad composée d’une quinzaine d’éléments.

Parmi eux, des mercenaires étrangers (Maliens, Mauritaniens et Libyens) affiliés à Al-Qaïda Maghreb sous la direction du sinistre Yahia Djouadi alias Yahia Abou Amar “émir” du Sahel.  Il faut savoir également que c’est l’attentat le plus meurtrier perpétré depuis le début de l’année dans la région du Sud après celui qui a ciblé, en 2008, un convoi de GGF à Oued-Souf et qui avait coûté la vie à 7 gendarmes. Selon des observateurs, cet attentat intervient au moment où les maquis des groupes terroristes au centre et à l’ouest du pays sont soumis à une rude pression par les services de sécurité qui multiplient les ratissages.

Une situation qui a créé une véritable saignée au sein du GSPC qui a vu un nombre important de ses éléments éliminés par l’ANP sans compter les redditions. Cet attentat serait également une manœuvre des terroristes qui, face à un grand ratissage de l’ANP au niveau de Machlaouaut dans la région de Tinzaouatine, tentent de desserrer l’étau. D’autre part, le groupe terroriste aurait planifié cet attentat pour récupérer des armes d’autant que l’armée a déjoué dernièrement plusieurs tentatives du GSPC de faire acheminer tout un arsenal de guerre à partir des frontières sud vers les maquis du Centre.

Source: LIBERTE-ALGERIE.COM