Dans une lettre adressée au président du Centre culturel algérien (CCA) à Montréal, concernant le vol Alger-Montréal, datée du 14 février 2003 et envoyée par le directeur général de l’aviation civile du transport canadien, il est stipulé qu’«il était trop tôt pour établir des liens aériens directs entre le Canada et l’Algérie. Aujourd’hui, notre position n’a pas changé.» Un quotidien algérien a déjà annoncé l’ouverture imminente d’une liaison directe Alger-Montréal à partir de mai 2002. Selon toujours le même journal, c’est une compagnie islandaise du nom de Air Atlanta Icelandic, en collaboration avec la filiale Canada Air Charter, qui allait assurer cette liaison. A Montréal, une agence de Multivoyages confirmait cette même nouvelle et annonçait sur son site et à travers la publicité dans des radios communautaires son offre de voyages pour Alger à des prix alléchants. Elle avait d’ailleurs commencé à retenir des réservations. Contactée à la mi-janvier par le CCA, cette agence a précisé que la liaison directe Alger-Montréal prévue pour le mois de mai a été annulée pour «des raisons de sécurité !» Lors de sa visite à Montréal, en mai 2000, le président Abdelaziz Bouteflika a révélé qu’il avait proposé aux Canadiens une association entre Air Canada et Air Algérie pour assurer l’ouverture d’une liaison aérienne Alger-Montréal. Cette proposition n’a malheureusement pas donné de résultat. Le blocage semble bel et bien être au niveau des autorités canadiennes. La compagnie Khalifa Airways a demandé à l'Office des transports du Canada une licence pour l'exploitation de cette ligne. La demande a été reçue le 4 mars 2002. Transports Canada a avisé Khalifa Airways qu«'étant donné les préoccupations actuelles que suscite l'Algérie en matière d'immigration et de sécurité, le gouvernement du Canada estime prématuré l'établissement de services aériens directs entre le Canada et l'Algérie. Par conséquent, l'Office rejette la demande.» La clientèle existe : il y a plus de 30 000 ressortissants algériens dans la région métropolitaine. A ceux qui craignent d'ouvrir ainsi la porte à l'immigration clandestine, les autorités algériennes affirment contrôler déjà les passagers vers de nombreuses destinations européennes à la satisfaction de ces pays. Le Canada exerce aussi un contrôle par l'émission des visas. Les Boeing 777 de Khalifa Airways devaient assurer la liaison Alger-Montréal. Après ce refus, ces longs-courriers devront être affectés à d’autres destinations pour être rentables.

Source: http://www.elwatan.com/journal/html/2003/03/01/epoque.htm