Sur un total de 38 portefeuilles composant le nouveau gouvernement, 15 départements et sous-départements ministériels ont subi des réaménagements de missions ou des changements de titulaires.Le remaniement ministériel, annoncé par une rumeur persistante depuis quelque temps, a finalement eu lieu. Ahmed Ouyahia reste à son poste de Premier ministre, mais le réaménagement de l’équipe gouvernementale ne s’est pas fait sans une nouveauté : la nomination d’un vice-Premier ministre en la personne de Nourredine Yazid Zerhouni, proche parmi les proches du président de la République. Zerhouni quitte ainsi le tout-puissant ministère de l’Intérieur au profit de Daho Ould Kablia dont le ministère délégué (Collectivités locales) disparaît. Autre événement, certes, plus ou moins attendu du remaniement, l’appel à « d’autres fonctions », avec ce que la formule suggère dans le sémantique politique national, de Chakib Khelil, soit son départ pur est simple de l’Exécutif. L’homme était-il devenu par trop encombrant après les retentissements du scandale Sonatrach pour que ses appuis puissent assumer son maintien ? Il cède le portefeuille au revenant Youcef Yousfi.


Enfant du secteur, l’homme a déjà occupé ce poste à la fin des années 1990, sous le règne de Zeroual, avant d’être chargé de missions diplomatiques, notamment à l’ONU. On regardait à peu près pour les mêmes raisons du côté du ministère des Travaux publics, mais le détenteur du portefeuille reste Amar Ghoul. Le ministre du MSP est maintenu malgré toutes les révélations qui ont circulé sur les affaires de corruption sur le mégachantier de l’autoroute Est-Ouest. Au registre des départs encore, El Hachemi Djaâboub cède le ministère du Commerce à Mustapha Benbada tandis que Hamid Bessalah, le désormais ex-ministre de la Poste et des Technologies de la communication est remplacé par le PDG d’Algérie Télécom, Moussa Benhamadi. Est aussi appelé à d’autres fonctions Azzedine Mihoubi, dont le secrétariat d’Etat à la communication redevient ministère de la Communication avec la nomination de Nacer Mehal, jusque-là DG de l’APS, comme ministre. Le département est pratiquement celui qui subit le plus de mouvements et de réaménagements à chaque révision de la composante gouvernementale. A l’autre extrême, Boubekeur Benbouzid, l’inamovible ministre de l’Education, pourra encore creuser son record de longévité à la tête du département déjà lourd de près de deux décennies. le ministère de la Santé, autre secteur ayant connu des turbulences cette année, est depuis hier confié au médecin Djamel Ould Abbès qui fait juste une permutation de poste avec l’autre médecin Saïd Barkat. Celui-ci se retrouve donc à la tête de la Solidarité nationale et de la Famille.

Ce département est néanmoins amputé de son segment « Communauté nationale à l’étranger » rattaché désormais, en tant que secrétariat d’Etat, au ministère des Affaires étrangères, sous la conduite de Hali Benatallah, un nouveau.Le ministère de l’Industrie subit un réaménagement structurel et devient ministère de la Petite et Moyenne entreprise en sus de la Promotion de l’investissement sous l’autorité de Mohamed Benmeradi, un autre nouvel arrivant au palais du Gouvernement. Abdelhamid Temmar, lui, chapeautera un ministère aux tâches inédites, celui de la Prospective et des Statistiques. Au chapitre réaménagement, le Tourisme, annexé au portefeuille de l’Environnement jusque-là, redevient département à part entière avec rattachement du secteur de l’artisanat sous la houlette de Smaïl Mimoune. Cherif Rahmani voit donc son portefeuille se contracter autour de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement.


Source: El Watan - Edition du 29 mai 2010