Depuis qu’il était petit, le basketballeur lavallois, Hichem Benayad-Cherif, rêvait de jouer dans la NCAA. Il aura la chance d’atteindre son objectif au cours des prochains jours, car il vient de signer une bourse d’études complètes de quatre ans à l’Université Indiana-Purdue à Forth Wayne (IPFW), en première division. Il doit cette opportunité à un heureux concours de circonstances, et surtout, à Dieu!


L’ailier de six pieds et six pouces et 200 livres, qui évolue avec les Nomades du Cégep Montmorency dans la Ligue collégiale AAA durant la saison scolaire, avait l’habitude de poursuivre son apprentissage avec des formations civiles pendant l’été.

Alors que les offres se faisaient rares pour l’athlète de 20 ans au mois de juin, le téléphone sonna.

«Un ami qui jouait avec la formation civile de Brookwood (Pierrefonds) m’a dit qu’il y avait une place disponible. L’entraîneur Joey Mckitterick m’a demandé de faire un essai, car il ne me connaissait pas. Ce fut concluant, mais il ne saurait qu’à la dernière minute si j’allais pouvoir accompagner son équipe au tournoi Adidas Showcase, en Indiana, au début du mois de juillet», a raconté Hichem Benayad-Cherif.

Cet événement annuel regroupe des formations des quatre coins de l’Amérique et les recruteurs des universités américaines y sont nombreux.

«J’étais très nerveux, car je savais que je pouvais dire adieu à mon rêve de jouer dans la NCAA si je n’y participais pas, a confié Benayad-Chérif. Par contre, après plusieurs prières, j’ai reçu l’appel de Mckitterick à quelques heures du départ de l’équipe qui me confirmait que j’avais une dernière chance de me faire valoir. Je ne voulais pas la rater.»

Lors du premier match du Adidas Showcase, il a livré une bonne performance et l’entraîneur des Mastodons de l’IPFW, Dane Fife l’a rencontré immédiatement après la rencontre. «Il m’a suivi durant tout le tournoi et mes performances étaient bonnes. À la fin du tournoi, il a rencontré mon entraîneur pour en savoir plus sur moi.»

Quelques jours plus tard, il a reçu une offre écrite de l’IPFW, qu’il a signé avec empressement.

«C’est une phase de ma vie qui me fera grandir. Tu deviens un homme et personne n’est autour de toi pour t’aider. C’est un gros défi et je vais tout faire pour réussir. Les entraînements seront durs et je sais que je traverserai des périodes de découragement. Il faudra que j’évite le piège de trop réfléchir comme c’est souvent le cas des joueurs québécois, qui reviennent ici un an après le début de leur aventure», a raconté celui qui étudiera dans le domaine des affaires.

Par contre, il sait que les efforts investis lors des entraînements et des rencontres seront récompensés un jour ou l’autre. Lors de la prochaine saison avec les Mastodons, il aura la chance de se mesurer aux formations de Michigan State (qui a participé au carré d’as au célèbre March Madness) et de Gonzaga.

«Ce sera spécial, a avoué Benayad-Cherif. Puis, comme nous avons de bonnes chances de remporter les grands honneurs dans notre association (The Summit League) cette saison, nous aurons peut-être la chance de participer à notre tour au tournoi March Madness. Ce serait génial.»

Après avoir terminé ses études, il envisage de jouer dans une ligue professionnelle, soit aux États-Unis, en Europe ou dans son pays d’origine, l’Algérie.

Un grand potentiel

Selon son entraîneur avec les Nomades du Cégep Montmorency, Bobby Miller, qui est aussi un ancien joueur professionnel, Hichem a tous les outils pour réussir au basketball.

«Il peut devenir un excellent joueur professionnel. Cette année, j’ai adopté une approche où je l’ai laissé jouer en corrigeant certaines lacunes dans son jeu.»

Les résultats sont probants. Son protégé a terminé parmi les meilleurs pointeurs de la Ligue collégiale AAA du Québec avec une moyenne de 16,9 points par match. Il a été nommé au sein de la première équipe d’étoiles du circuit.

Miller connaît bien les émotions qui animeront son ancien joueur lors de son passage à l’IPFW, car il a lui-même joué avec l’Université du New Hampshire.

«J’espère qu’il en retirera la même satisfaction que moi, car ce fut ma plus belle expérience en carrière. Cependant, Hichem sait qu’il devra faire sa place et mériter son temps de jeu. Je lui ai dit de s’attendre au pire.»

Source: CANOE.CA