La députée d’Ahuntsic Maria Mourani demande l’intervention du ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, pour retarder l’expulsion d’une Algérienne atteinte d’un cancer avancé.

C’est ce que la députée a revendiqué mardi devant les bureaux de la Cour fédérale du Canada à Montréal, où Ouacila Djemai devait comparaître durant la journée pour tenter d’obtenir un sursis.

«Mme Djemai ne demande pas de revoir la décision, mais de surseoir au renvoi pour qu’elle puisse finir ses traitements», a dit Maria Mourani.

La femme atteinte d’un cancer du sein de phase trois doit être expulsée ce vendredi, alors qu’elle «n’est pas apte à voyager», selon son médecin oncologue, Nagib Khoury.

Ce dernier affirme dans une lettre qui a été remise aux journalistes que le traitement de chimiothérapie qu'elle reçoit chaque trois semaines ne peut être interrompu.

«Je comprends que je dois partir, mais je veux quitter le Canada en bonne santé», a expliqué Ouacila Djemai.

«Une mise à mort»

Florence Bourdeau, directrice du Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants, affirme pour sa part que «la renvoyer dans son pays d’ici quelques jours est une mise à mort».

L’Algérienne a quitté son pays pour le Canada en 2011 pour «des raisons de violences contre les femmes». Elle travaillait jusqu’à ce qu’elle découvre qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Sa demande de statut de réfugié a par la suite été refusée.

«Immigration Canada n’est pas capable de nous garantir que les traitements de Mme Djemai seront suivis en Algérie», a indiqué pour sa part la députée Maria Mourani, qui a ajouté que le médecin d’Immigration Canada n’avait pas pris contact avec l’oncologue de Ouacila Djemai ni parlé à cette dernière.

Il l’aurait plutôt référée par courriel à un médecin algérien, qui, selon Ouacila Djemai, ne prend pas de rendez-vous avant 2014.

Dominique McNeely, porte-parole de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) affirme qu'«un renvoi s'effectue uniquement si des professionnels de la santé jugent que la personne est apte à voyager et l’ASFC identifie les meilleurs moyens pour répondre aux besoins des personnes renvoyées».

Selon l’attaché politique de Maria Mourani, Jonathan Boursier, la cause serait en délibéré et une réponse serait attendue au plus tard mercredi après-midi.

Journal de Montréal - 19 Nov. 2013