Revirement total chez les Egyptiens avec l’affaire du président Samir Zaher qui vient de connaître une autre décision de justice lui permettant de reprendre sa place de président de la Fédération égyptienne de football.

 

 

Démis de ses fonctions par décision du Conseil national des sports (équivalent du ministère de le Jeunesse et des Sports), le président de la Fédération égyptienne de football, vient d’être réhabilité par la Cour suprême qui a annulé la décision du Conseil national des sports. Un coup de théâtre digne des feuilletons égyptiens et le comble, c’est que lors de sa première déclaration après son retour aux affaires de la Fédération, Samir Zaher déclare à qui veut l’entendre: «J’ai d’abord pris l’initiative en faisant la paix avec l’Algérie, que ce soit au sein de la Fédération de l’Afrique du Nord ou de l’Union arabe...»

C’est dire que chez les Egyptiens, affirmer aujourd’hui une chose et demain son contraire, c’est une simple banalité et bien dans les moeurs des Pharaons. Sinon, comment expliquer d’abord, que lors de la décision du CNS qui a démis de ses fonctions Zaher, on avait déjà précisé que cette décision est irrévocable et définitive. Or, cette fois-ci, la Cour suprême précise de son côté, que cette dernière décision est définitive!
D’autre part, Hani Abou Rida, le vice-président de la Fédération égyptienne qui a été président par intérim après le limogeage de Zaher, avait bien fustigé son propre président. Mais, avant-hier, il s’est, selon la presse égyptienne, empressé pour présenter toutes ses félicitations à son président de retour!

Il avait même déclaré qu’un autre président aussi intelligent et compétent que Zaher n’aurait pu résister et tenir dans ce poste de président de la Fédération égyptienne de football dans ses moments les plus difficiles et les crises qu’elle a traversées.
Il est très important de souligner qu’il n’y a nullement cas de nuisance dans les relations entre Algériens et Egyptiens en rapportant ces faits, mais ce sont des remarques qu’il faudrait bien écrire pour l’histoire. Des responsables égyptiens n’ont-ils pas déclaré que Zaher est un «menteur» alors que parmi eux certains se sont empressés de le féliciter.
Et plus étonnant, comment expliquer le fait de rendre publique cette décision de la Cour suprême égyptienne au lendemain de la décision de l’Union nord-africaine de football de lever les sanctions à l’encontre de l’Egypte?
Samir Zaher a été démis de ses fonctions après avoir fait l’objet du constat justifié de mauvaise gestion par la Fédération égyptienne, notamment concernant certaines irrégularités financières lors des années passées. L’affaire du bus algérien, caillassé au Caire en novembre dernier et les décisions de la Fifa, ont alors joué contre le président de la Fédération égyptienne traité alors de tous les noms par des Egyptiens et parmi eux certains de ses propres collègues et gestionnaires. Il est donc évident que des présidents de club ayant renfloué leurs caisses grâces aux aides de Zaher ainsi que le staff technique de l’équipe égyptienne et à leur tête Shehata, se réjouissent de ce retour de Zaher.

Il est donc tout à fait légitime de se poser la question de savoir si les relations algéro-égyptiennes qui se sont calmées ces derniers jours et surtout depuis la visite du président Moubarak en Algérie et la réception de la JS Kabylie avec les honneurs lors de son dernier match de la Ligue des champions africains de football au Caire, ne vont pas revenir au point zéro avec le retour de Zaher. Celui-là, même qui s’est entêté à ne jamais présenter ses excuses aux Algériens suite au caillassage du bus des Verts et toutes les choses négatives qui ont suivi.
C’est à se demander donc si la dernière déclaration de Zaher après son retour à la tête de la Fédération égyptienne, en évoquant la paix entre l’Egypte et l’Algérie, n’est pas une déclaration simplement diplomatique ou vraiment réelle pour un vrai retour aux bonnes relations ou, encore, une partie de la pièce de théâtre dont il est le grand metteur en scène?

Zaher avait, certes, déclaré après sa réhabilitation: «J’ai d’abord pris l’initiative en faisant la paix avec l’Algérie dans les différentes instances, mais après que nous avons vu la visite de notre frère président en Algérie, on doit donc s’élever au-dessus de tous les aspects négatifs du passé et chercher à rétablir l’eau à sa source à nouveau.»

On veut bien le croire, car pour parler de paix du côté égyptien et en dehors de la bonne réception de la délégation kabyle au Caire dernièrement, rien de concret n’est venu de la part des officiels du sport égyptien la preuve, le Comité olympique égyptien, garant de l’équité et de la paix des sportifs, n’a toujours pas levé officiellement sa décision de boycotter les compétitions où seraient présents les Algériens...

 

Source: L'Expression - Edition du 27 juillet 2010