La rose du petit prince est sans doute unique au monde. Mais La rose des sables présentée hier soir par Lynda Thalie à la salle Jean-Despréz était enveloppée du voile de la sensualité apportée par la grâce et la voix de la Québécoise d'origine algérienne.

Comme ces femmes qu'on croise et qui nous font penser à la beauté d'une Cléopâtre, Linda Thalie, le port altier, a démontré pourquoi le paysage de la chanson québécoise est à la fois un peu plus beau et un peu plus chaud grâce à elle.

L'auteure-compositrice-interprète y est allée, bien sûr, de plusieurs titres de son dernier opus, La rose des sables. On aura remarqué notamment Melilla et en ouverture de spectacle Le rallye des gazelles, histoire de rappeler que la Québécoise est d'ailleurs la porte-parole de cette compétition automobile toute féminine se déroulant dans le Sahara. C'est aussi une façon pour l'artiste de dire qu'elle n'oublie pas la cause des femmes: «Tous les youyous de cette soirée sont pour les femmes qui ne peuvent pas élever la voix.»


Mais avant de s'embarquer aujourd'hui pour le Maroc, histoire d'aller chanter à l'arrivée pour les participantes là-bas, Lynda Thalie a offert à une salle pleine un véritable collier de jasmin fait de chansons aux rythmes moyens-orientaux.

Gracieuse au possible, habitant complètement la scène grâce à ses déhanchements tout en charme, Lynda Thalie ne fait pas uniquement dans les sonorités d'Afrique du Nord. Elle réussit dans l'interprétation de Mon amie la rose, chantée jadis par Françoise Hardy, à y insérer un tempo de rap fort bien réussi. Surprise aussi quand elle entonne un pot-pourri de chansons québécoises dont Y a pas grand chose dans le ciel à soir de Paul Piché.. chantée en arabe! C'était un joli mélange de miel et de sirop d'érable!

Bien secondée à la batterie par Denis Courchesne, à la guitare par Michel Bruno et à la basse par Alex Ouellette, Linda Thalie a aussi été bien appuyée pendant tout le spectacle par des éclairages tout en chaleur et en douceur de Guy Chevrier.

Et au moment où retentissaient en fin de spectacle les notes d'Alger, Alger et de Ya rayah, rendue populaire par Rachid Taha, alors que tout le monde dansait dans la salle et qu'on se serait cru dans une salle de spectacle à Oran ou à Mostaganem, les youyous fusaient de toutes parts en gage d'appréciation à cette artiste qui va puiser au meilleur des deux mondes.


Source: http://www.cyberpresse.ca/le-droit/arts/200903/27/01-840954-une-gazelle-a-la-maison-du-citoyen.php