Elle fera L’Olympia de Montréal au printemps  2013 l Son 5e album sera en arabe classique ; une langue qu’elle dit admirer de plus en plus depuis sa participation à l’ensemble Chœurs de Cordoue.


Souad Massi ne chante pas sur scène, elle s’amuse ! « J’aime vraiment chanter et quand je suis sur scène j’en profite au maximum », nous a-t-elle confié après les deux concerts donnés mercredi dernier sur la place des festivals dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Elle a rassemblé en cette belle soirée d’été quelque 50 000 spectateurs dont les goûts allaient de la folk, au rock, au flamenco, au chaabi...  – de quoi rendre fier son entourage et jalouses beaucoup de stars venues à Montréal.

Un public composé d’Algériens, de québécois et de festivaliers venus d’un peu partout dans le monde. Les Algériens étaient visibles avec leurs drapeaux en cette période de célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, ou avec les youyous qui parsemaient son tour de chant. Elle passait allègrement du français à l’arabe algérien et du berbère à l’anglais : le langage de la musique transcende toutes les langues. «La musique est plus forte que toutes les paroles», explique Merouane, un DJ montréalais originaire de Casablanca (Maroc) venu au concert de Souad Massi.Hamza Rouabah, 25 ans, originaire de Azzaba (Algérie), découvrait pour la première fois l’interprète de Yawlidi.  Nicolas et Monique sont Français et québécoise.

«Quand les paroles sont jolies, ça se ressent même si on ne comprend pas la langue», expliquent-ils. «Nous venons chaque soir au festival, nous sommes vraiment agréablement surpris par la découverte de Souad Massi. Je peux vous assurer que dorénavant, ses CD feront partie de ma discothèque», ajoute Nicolas, qui a été attiré par les notes de flamenco et de fado.

 

Bouzareah et Bologhine

Kamel, originaire de Tigzirt (Algérie) la considère comme la Joane Baez algérienne. «J’aime la chanson à texte», affirme-t-il. Des textes qui ont plu aux nombeux Egyptiens et palestiniens présents au concert de Souad Massi et qui connaissaient par cœur ses chansons. «Nous suivons les chansons de Souad Massi sur internet et l’arabe algérien ne nous pose aucun problème», affirme une jeune Egyptienne. «Vous savez, au Koweit, j’ai rencontré  des fans qui ont créé un club pour apprendre l’arabe algérien afin de comprendre mes chansons», nous raconte fièrement Souad Massi qui était accompagné à la percussion par le maître incontesté Rabah Khalfa, qui avait accompagné, entre autres, Matoub Lounès. 

Souad Massi reste très attachée aux deux quartiers algérois, Bologhine et Bouzaréah, où vivent ses parents. Elle n’a jamais coupé les ponts avec l’Algérie. «Je suis toujours attaché aux gens de Bouzaréah et de Bologhine. Je suis restée la fille du quartier ; quand je suis en Algérie, je fais le marché comme tout le monde», explique celle qui rappelle qu’elle fait «toujours la vaisselle à tour de rôle avec ses sœurs !» quand elle revient à la maison familiale. Cette incursion «ménagère» n’enlève rien à la pertinence de ses chansons sur les droits de la femme (Samira Meskina, Nacera...).

Source: El Watan - 11 juillet 2012