La mère d’une fillette autiste de 9 ans, qui a été victime d’abus sexuel à plusieurs reprises en novembre dernier, réclame une enquête de la Commission des droits de la jeunesse et l’intervention du ministre de l’Éducation sur une situation qu’elle qualifie de «scandaleuse» et «inhumaine». 

La jeune fille, qui vit avec un trouble du spectre de l’autisme et le syndrome de Bardet-Biedl, fréquentait l’École John-F. Kennedy (Édifice ELM) à Beaconsfield, depuis 2021, laquelle est gérée par le Centre des services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB).

Le 29 novembre 2022, la mère monoparentale a été informée par la direction que sa fille a subi une agression sexuelle par un autre adolescent plus âgé alors qu’elle se trouvait dans une salle sans supervision constante d’un adulte, appelée salle «zen», a rapporté le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), qui accompagnera la mère à porter plainte à la police.

Lors d’une rencontre avec la directrice adjointe des affaires juridiques et corporatives et le responsable des plaintes du CSSMB, le 20 décembre dernier, la mère a appris qu’il y a eu, en fait, plusieurs incidents d’attouchements sexuels impliquant cet adolescent entre le 14 novembre et le 23 novembre dont la mère n’avait pas été mise au courant.

«Les représentants scolaires ne sont pas en mesure de lui expliquer combien de temps et pourquoi sa fille est restée seule sans surveillance. Ils nient d’avoir été négligents», a indiqué le CRARR par communiqué.

La mère, qui se dit «bouleversée par les actes d’agression sexuelle et le manque de transparence de l’école» a retiré sa fille de l’école en janvier 2023.

«La mère a dû abandonner un programme de formation professionnelle d’une durée de 12 mois offert par Emploi Québec, menant à des pertes financières importantes. Ainsi, elle perd sa subvention de 2000 $ et les frais de garde de 174 $ pour chaque enfant par mois qu’octroie cette formation. Elle dépend actuellement de l’aide sociale mensuelle de 920 $.»

Le CRARR, qui n’entend pas en rester là, réclame une enquête du ministère de l’Éducation, notamment sur le placement des enfants dans la salle appelée «zen», le traitement des incidents d’abus sexuel et la gestion de la plainte de la mère. L’organisme compte également demander à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse d’ouvrir une enquête sur la gestion de la situation par le CSSMB.

«Il est inconcevable que, face à de tels actes répréhensibles d’abus sexuel, les autorités scolaires n’aient pas pris toutes les mesures de protection, de soutien et de prévention nécessaires dès la découverte du premier incident, pour assurer la sécurité et la santé de l’enfant et celle de la mère», a déclaré le directeur général du CRARR, Fo Niemi.

https://www.journaldemontreal.com/2023/05/11/une-mere-denonce-les-agressions-sexuelles-de-sa-fille-autiste