La Presse rapportait mercredi matin que l’imam controversé avait été brièvement embauché comme enseignant de français à l’école secondaire Saint-Gabriel de Sainte-Thérèse, qui relève du centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI).

Ce n’est que la veille de son entrée en poste à l’école – lorsque des questions ont été posées par La Presse, mais aussi par des employés du centre de services – que la direction s’est ravisée.

La Presse rapportait mercredi matin que l’imam controversé avait été brièvement embauché comme enseignant de français à l’école secondaire Saint-Gabriel de Sainte-Thérèse, qui relève du centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI).

Ce n’est que la veille de son entrée en poste à l’école – lorsque des questions ont été posées par La Presse, mais aussi par des employés du centre de services – que la direction s’est ravisée.

Quand [le centre de services scolaire] a vérifié les antécédents judiciaires avec les corps policiers, il n’y avait rien. C’est pour ça qu’au départ, ils ont annoncé qu’il serait dans une classe.

Audrey Noiseux, attachée de presse du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge

« Visiblement, on peut faire une petite recherche Google et trouver qu’il y a d’autres choses de problématique », a poursuivi Mme Noiseux.

Le ministère de l’Éducation enverra bientôt « une communication » aux centres de services scolaires et aux écoles privées pour leur rappeler certaines mesures essentielles à prendre avant de faire l’embauche d’un enseignant.

Influence douteuse

Montréalais d’origine marocaine, Adil Charkaoui a été arrêté en 2003. Il était soupçonné par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) d’appartenir au groupe terroriste Al-Qaïda, ce qu’il a toujours nié. La Cour fédérale a ordonné sa libération complète en 2009.

De 2013 à 2015, une dizaine de jeunes Québécois qui suivaient ses enseignements sont partis pour la Syrie ou ont tenté de le faire, alors que la guerre civile y faisait rage. Des parents avaient alors dénoncé l’influence qu’il exerçait sur leurs enfants.

Lorsque l’Afghanistan est tombé entre les mains des talibans, en août 2021, Adil Charkaoui a publié de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux dans lesquels il prêchait en faveur du régime.

Joint la semaine dernière au sujet d’un contrat qu’avait obtenu le prédicateur dans une école publique, le cabinet du ministre Roberge avait renvoyé La Presse aux communications du ministère de l’Éducation.

La gestion des ressources humaines relève des centres de services scolaires ou des écoles privées « en respect des encadrements législatifs et réglementaires ainsi que des dispositions prévues aux conventions collectives », avait expliqué Bryan St-Louis, porte-parole du Ministère.

Au téléphone avec La Presse, Adil Charkaoui avait quant à lui défendu son droit de travailler. « Je suis père de quatre enfants, est-ce que je ne dois pas gagner ma vie ? », a-t-il déclaré.

« Les pires criminels sont réhabilités, moi qui n’ai jamais été accusé, ni condamné, est-ce que vous pouvez me laisser en paix, 20 ans après ? », a demandé Adil Charkaoui.

Avec la collaboration de Rima Elkouri, La Presse

 

Source: https://www.lapresse.ca/actualites/education/2022-09-07/adil-charkaoui-ne-pourra-pas-enseigner-au-quebec.php#