Lynda Thalie sera la nouvelle porte-parole­­ du Festival international de percussions, qui aura lieu à Verdun du 2 au 10 juillet prochain. Lynda revient d’un voyage marquant en Grèce, où elle est allée­­ voir les conditions des réfugiés dans les camps afin d’en faire un documentaire pour la télévision.

Elle a été bouleversée de voir les conditions précaires – et c’est peu dire – de ces peuples qui manquent de tout! Et elle me dit, d’entrée de jeu: «Il faut vraiment profiter de tous les bons moments au maximum et apprécier le bonheur­­ d’être en santé et d’être si bien chez nous, ici, au Québec... et en sécurité!»

Que gardes-tu encore, Lynda, de ton séjour en Grèce ?

Tu sais, Thierry, ce n’est pas la première fois que je vais en Grèce. Ce qui m’a surprise, cette fois-ci, car les conditions de ma visite n’étaient pas les mêmes, c’est cette mixité qu’il y a à quelques mètres d’intervalle entre la grande misère des peuples en exil et les touristes qui viennent profiter du lieu et de sa beauté. Et c’est bien normal, mais j’ajouterais aussi, en gourmande invétérée que je suis, la magnifique cuisine que l’on trouve dans ces îles merveilleuses.

Lynda, je ne peux passer sous silence tes origines algériennes, même si je sais que tu te définis aussi comme une artiste et citoyenne du monde. Mais côté cuisine, justement, tu vas aussi dans des restaurants de cuisine algérienne ?

Lorsque j’ai des rages de couscous, par exemple, je ne pense pas à un restaurant, mais à ma maman qui me fait les meilleurs couscous au monde et aussi à mon oncle, lorsque je lui rends visite en Algérie, qui passe toute sa journée à cuisiner pour moi. Il faut dire que j’adore manger, c’est un grand bonheur de la vie pour moi... Comme la musique!

 Qu’a-t-il de particulier ce fameux couscous de ta mère ?

Eh bien, il est fait avec un jus blanc, sans tomates ou autres aromates qui donnent de la couleur. C’est tout en nuances, avec de la courgette et des cœurs d’artichauts, avec aussi des morceaux de poulet et un soupçon de cannelle. Un délice!

Un autre exemple de mets à l’occasion de tes voyages...

Oh là là!... Oui, à Tunis. Un jour, j’ai goûté à un couscous au poisson. C’était fabuleux!

Et puis, mais cette fois-ci au Maroc­­, un tajine à la langouste. J’en avais les larmes aux yeux tellement c’était bon. En plus, c’était pour un repas de mille personnes, avec chacun son propre tajine! Imagine un peu. Puis nous avons dégusté une incroyable pastilla. Bref, je pense que c’est le meilleur repas de ma vie, c’était pour la clôture du rallye des gazelles. D’ailleurs, si je devais choisir mon repas de rêve avant de mourir, ce serait la même chose, c’est te dire le bonheur! Et toi Thierry?

Euh! Moi? Juste des desserts jusqu’à en mourir, justement...



Lorsque tu veux sortir au restaurant, tu vas où, généralement ?

Je te dirais spontanément au Khyber Pass sur la rue Duluth Est, à Montréal. Un formidable petit restaurant de cuisine afghane, sans prétention, un «Apportez votre vin». La cuisine est toujours très bonne, très parfumée, et c’est charmant comme tout.

Un souvenir culinaire de ton enfance, Lynda ?

La sépia en sauce que me fait aussi mon oncle. C’est divin!

Des seiches avec de l’ail, j’adore l’ail, oignons­­, tomates, piments rouges (dersa), coriandre, persil, poivrons rouges, thym, une feuille laurier, sel, cumin, poivre noir, paprika, un peu de bouillon de poisson, et voilà. Un délice!

Des produits chouchous ?

Pour rester dans les souvenirs de chez moi, de mon enfance, surtout... Les figues des figuiers du jardin de ma grand-mère, c’est très émotif pour moi. Lorsque j’y retourne, c’est presque un rituel, il faut que j’en mange. C’est merveilleux!

Sinon, les poissons et fruits de mer. C’est vrai que pour moi, c’est incontournable. Autrement, le féta de Macédoine que j’achète chez Adonis. C’est malade comme c’est bon! Et pas trop salé en plus.

Un péché mignon ?

Les tartelettes au citron. Une folie pour moi!

De quoi ne peux-tu pas te passer ?

De l’huile d’olive, évidemment.

Tu te prives de... ?

De rien, en vrai. Mais je ne prends plus de café, sinon, j’aime tout... Même la cervelle!

Un plaisir coupable ?

Des céréales avec du lait d’amande. Trop bon!

Une adresse incontournable ?

Une petite place sans prétention à La­prairie, un petit resto à sushis où je commande toujours pour emporter. D’ailleurs, je dis juste mon nom, maintenant, et ils me font ma commande tellement ils connaissent mes goûts. C’est Sushi Yazu. Formidable!

Que pouvons-nous ajouter, Lynda ?

Que manger est un grand bonheur de la vie, mais chanter et danser aussi. Et pour ça, je vous donne rendez-vous le 9 juillet au Festival international de percussions à Verdun.

Pour infos : www.percussions.ca

Notre rencontre a eu lieu au restaurant Leméac Montréal

Source: Journal de Montreal - 25 juin 2016