Comme bien d'autres immigrantes, Nadia Ogal a été désorientée en arrivant au Québec. Dentiste en Algérie depuis une vingtaine d'années, elle s'est retrouvée sans repères sociaux, culturels et professionnels.

« En 2008, je cherchais où aller m'informer pour savoir comment m'intégrer. Je me sentais seule dans un endroit que je ne connaissais pas », se rappelle-t-elle.

Au fil de ses recherches, Mme Ogal se dirige vers un centre communautaire voué à briser l'isolement des immigrants. « Je sentais qu'il y avait finalement quelqu'un qui m'envoyait une bouée de sauvetage et ça m'a mis en confiance ».

Une nouvelle famille

Mme Ogal fréquente par la suite un deuxième centre, où les gens présents deviennent une seconde famille pour elle.

Le personnel l'assiste, non seulement à s'ouvrir à son nouveau pays, mais aussi à briser l'isolement. On lui montre comment rédiger un curriculum vitae, elle qui n'avait jamais eu à s'en soucier. « C'est grâce à ces gens-là qu'on s'intègre ».

Mme Ogal y fait la rencontre de Najia Dounnajah, une Marocaine dans la même situation qu'elle.

Institutrice dans son pays, cette dernière estime que les immigrants ont tout à gagner de solliciter les ressources disponibles. « C'est un choix. On est là pour réussir et il faut se prendre en main ».

Un don d'un million $

Le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles a octroyé lundi matin un million de dollars à 17 organismes oeuvrant à réduire les inégalités vécues par les immigrantes.

« Les personnes immigrantes, et parmi elles les femmes, sont une richesse pour le Québec, a lancé la ministre Kathleen Weil, en conférence de presse. Ces femmes sont les piliers de leur famille et donc les piliers de notre société. Nous avons besoin de leurs talents ».

Cinq des projets sélectionnés proviennent de centres communautaires de Montréal. Ils ciblent principalement l'isolement des femmes immigrantes, mais aussi la discrimination dont elles peuvent être victimes.

La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et des immigrantes chapeautera de plus un programme touchant plusieurs régions administratives, afin de créer des ponts entre les différents intervenants du Québec.

Source: 24 Heures Montréal - 2012-04