LE CAIRE - Un des fils Moubarak dans la mêlée. Alaa, l'aîné habituellement très discret du président égyptien Hosni Moubarak, a appelé vendredi à durcir le ton dans la querelle diplomatique née de la défaite face à l'Algérie lors des qualifications pour la Coupe du Monde de football, alors que les supporters égyptiens ont continué à semer le trouble toute la nuit près de l'ambassade d'Algérie.

Des affrontements les ont opposés à la police anti-émeutes protégeant l'ambassade, qui ont tiré des grenades lacrymogènes. Des centaines de manifestants lançaient des slogans anti-algériens et des cris de "Allah Akbar", et ont saccagé voitures et vitrines, ainsi qu'une station-service voisine.

La confrontation sportive entre les deux pays a dégénéré depuis la première des trois rencontres, tant au Caire qu'à Alger. Après la victoire finale de l'Algérie, qualifiée mercredi à Khartoum en match d'appui, des fans égyptiens ont été attaqués dans la capitale soudanaise et l'ambassadeur d'Egypte en Algérie a été rappelé pour consultations.

Au Caire, alors que de nouvelles manifestations étaient attendues vendredi, l'habituellement très discret Alaa Moubarak a crée la surprise en intervenant pour juger que l'Egypte devait "prendre position" et riposter à la "terreur et à l'hostilité" subie par les Egyptiens.

Sur les ondes d'une chaîne télévision par satellite, Alaa Moubarak, un homme d'affaires qui à la différence de son frère cadet Gamal, dauphin présomptif du raïs, s'exprime rarement en public, a jugé "impossible que nous, Egyptiens, supportions cela. Nous devons nous dresser et dire 'assez"'. "Si vous insultez ma dignité (...) je vous frapperai à la tête", a encore lancé Alaa Moubarak, qui s'était rendu à Khartoum pour la rencontre.