Des dizaines de jeunes Egyptiens ont caillassé des bus transportant des supporteurs algériens samedi soir au Caire, à l'issue d'un match de football précédé de vives tensions et remporté 2-0 par l'Egypte contre l'Algérie, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

Postés à un barrage de police abandonné, les supporteurs des Pharaons ont attendu la sortie des bus devant ramener les Algériens à leurs hôtels aux abords du stade, en banlieue du Caire.

Ils ont fait ralentir tous les véhicules au niveau du barrage pour vérifier si les passagers étaient algériens ou égyptiens.

A chaque fois qu'un bus transportait des Algériens, il s'est fait copieusement caillasser. Au moins quatre bus ont ainsi été attaqués, a rapporté le journaliste de l'AFP sur place, constatant que la rue était jonchée de verre brisé.

A quelques dizaines de mètres de là, se trouvaient quatre camions de la police anti-émeutes, mais les forces de l'ordre ne sont pas intervenues.

Un policier est ensuite venu voir les jeunes supporteurs égyptiens en leur disant: ''Rentrez chez vous, ils sont tous partis''.

Les vives tensions qui ont précédé cette rencontre cruciale entre les deux formations rivales faisaient craindre que des violences n'éclatent à la fin du match.

Ces dernières semaines, les supporteurs des deux équipes se sont en effet invectivés par médias interposés et sur internet, s'accusant de provocations mutuelles, au point que les autorités des deux pays ont dû multiplier les appels au calme.

La tension avait culminé jeudi soir avec le caillassage du bus de la sélection algérienne peu après son arrivée au Caire. Les traces de l'agression étaient d'ailleurs visibles pendant la rencontre sur deux des trois joueurs algériens blessés, qui portaient des pansements à la tête.

Les esprits s'étaient encore échauffés quand les médias et les services de sécurité égyptiens ont soutenu que l'équipe d'Algérie avait mis l'attaque en scène. En Algérie, la presse a en revanche évoqué un ''guet-apens.

Dans cette ambiance survoltée, la Fifa a demandé aux autorités égyptiennes de prendre ''toutes les mesures de sécurité'' pour que le match ait lieu.