Jamila Louahed, vous êtes l’un des cadres dirigeants de la célèbre société GlaxoSmithKline en Belgique, pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux élections législatives algériennes sur la liste de l’Union des Forces Démocratiques et Sociales (UFDS) ?

Je crois au changement et au potentiel de l’Algérie.  Nous avons des atouts pour réussir, un peuple jeune qui ne demande qu’à être dynamisé et des richesses naturelles.  Il faut tenter de remédier à une situation qui est dépassée et répondre favorablement aux attentes de nos citoyens.  Lutter contre la pauvreté, répondre aux attentes des jeunes en matière de création d’emplois, mettre en place des systèmes de formations adéquats, revisiter la politique de la santé et l’accès aux soins.  Ces changements sont soutenus par le parti UFDS (Union des forces démocratique et sociale) pour lequel je me présente  et qui est présidé par Mr Nourredine Bahbouh ex- ministre de l’agriculture.Mon père a immigré fin des années 1930, d’abord en France,  puis en Belgique.  Je suis donc une fille d’émigré de la première génération et je remercie feu mon père de nous avoir incités à étudier tout en gardant le sens des valeurs et des traditions.  Je souhaiterais que nos jeunes Algériens puissent bénéficier de cette chance sans devoir basculer dans le paradoxe de l’extrémisme.Bien que la politique n’est pas dans mes aspirations, je pense être en mesure de faire bénéficier la communauté algérienne de mes capacités intellectuelles à ouvrir le débat pour défendre les préoccupations des Algériens. Il est important de distinguer les attentes et les préoccupations de nos citoyens basés à l’étranger, des problématiques des Algériens vivant en Algérie.  Ayant grandi au sein de la communauté je pense pouvoir être leur porte-parole pour défendre leur attentes.Enfin, bien souvent ce poste de député a été convoité par des personnes qui étaient loin de la réalité du terrain et de nos citoyens,  ce qui a induit un désintérêt dans la participation aux élections de nos citoyens.

Lors d’une réunion de présentation qui vient de se dérouler dans un restaurant de la capitale, vous avez eu l’occasion de détailler le programme politique de la formation à laquelle vous appartenez mais quelles seront les spécificités que vous comptez privilégier liées à votre candidature dans la zone 4 (Amériques, Canada, Europe hors France) ?

Tout d’abord, il faut être conscient qu’il est illusoire de croire qu’une seule personne puisse répondre aux attentes de notre communauté basée à l’étranger.  Le succès de ce mandat sera lié à la capacité d’engager et de mobiliser nos Algériens de façon structurée autour de domaines d’intérêts communs.Je me présente afin de pouvoir représenter objectivement nos citoyens au sein du débat politique et créer des liens qui permettront de rapprocher notre communauté basée à l’étranger aux travers d’initiatives culturelles, sportives, associatives ainsi que la mise en place de réseaux d’experts dans le domaine des sciences et de la médecine.Dans le cadre de mon domaine d’expertise qui est la médecine et la recherche, je compte participer de façon active dans le débat visant à améliorer la qualité des soins médicaux et conforter toute la famille de la santé pour asseoir une véritable politique sanitaire qui profitera au peuple Algérien.  Je compte stimuler le débat pour revisiter le programme de vaccination des enfants en Algérie et inciter la recherche clinique en collaboration avec l’industrie pharmaceutique.L’accomplissement de ces engagements ne pourra être réalisé qu’avec la mise en place de relais d’experts dans chaque domaine ainsi qu’une proximité avec les réseaux associatifs.Je m’engage à mettre en place des structures qui favoriseront ces liens (site web, rencontres, débats,..) afin de permettre à tous les Algériens d’apporter leurs réflexions et de profiter des expériences de nos citoyens chevronnés. Le progrès des initiatives ainsi qu’un compte rendu de mes interactions avec l’Algérie seront postés sur le site web.Je m’engage à être à l’écoute de la communauté et d’entreprendre des démarches pour essayer de répondre au souci de voir un jour un rapprochement direct entre l’Algérie et notre communauté.  Ces démarches s’inscriront dans le cadre d’une stratégie visant :·          A identifier les préoccupations de la communauté.·         Approcher les pôles de décisions et les convaincre avec les moyens adéquats de l’importance de cette communauté et de cette DIASPORA.Je m’engage à travailler de façon consolidée et en synergie avec le candidat UFPS représentant l’Amérique du nord Camel Boudgemline sportif de haut niveau qui a honoré auparavant la communauté algérienne en représentant les couleurs nationales dans les compétitions Internationales.

Comment allez-vous mener votre campagne en Belgique  pour vous faire connaître ? On parle, en Belgique d’un meeting à Mons le 29 avril, une réunion à Charleroi le lundi 30 et une conférence le mercredi 2 mai à Liège ? Pouvez-vous préciser les heures  et les lieux de ces rencontres et détailler comment vous allez procéder dans l’ensemble de la zone 4 ?

Le temps alloué à cette compagne est insuffisant et représente en tout 3 semaines.  Mon activité professionnelle m’obligeant à voyager fréquemment, je suis amenée à utiliser la technologie et mes réseaux de connaissances.  Ma candidature et mon engagement ainsi que le programme ont été largement diffusés sur Facebook et Twiter.    J’ai désigné des portes paroles pour informer les réseaux associatifs, les mosquées en Belgique, en Italie et en Espagne.Je compte me rendre à Londres le mardi 1er mai, nous sommes occupés à organiser des réunions à Charleroi, Liège et Mons mais les détails sont encore à peaufiner car je suis en Inde pour le moment. Mon mari va se rendre à Alicante pour parler de ma campagne.  - Avec plus une communauté de quelque 60 000 Algériens vivant en Espagne et environ 25 000 compatriotes en Belgique, il ne fait aucun doute que le futur mandataire politique de cette zone émanera de ces deux pays…Comment votre parti va-t-il assurer le contrôle du dépouillement dans les sept bureaux ouverts en Espagne et les six bureaux ouverts en Belgique et au Luxembourg ?Nous avons déjà désigné des observateurs en Belgique,  Londres et au consulat d’Espagne. Si les élections sont truquées je ne pense pas qu’avoir des observateurs résoudra l’affaire !

Interview réalisée par Arezki MOKRANE


Source: Liberté - 25 Avril 2012