En ce début de semaine, dans la lignée des veillées du mois de ramadhan, la librairie Chaïb Dzaïr de l’Anep a abrité un riche débat qui a mis en lumière et a rectifié les graves dérives qui, en cette période mouvementée, rabaissent en Occident la personnalité et la culture arabo-musulmanes.
Ces débats ont tourné autour de la présentation de l’essai, de publication toute récente, d’Ahmed Bensaada, prenant à contre-courant les arguments de Kamel Daoud dénigrant et rabaissant le concept de l’arabo- musulman, une campagne entrant en droite ligne avec la politique de déstabilisation de l’Islam, largement répandue en Occident.
En écrivant son livre intitulé Kamel Daoud, Cologne contre-attaque, Ahmed Bensaada adopte une attitude à la fois courageuse et patriotique.
Courageuse parce qu’il s’attend à une levée de boucliers des partisans de Kamel Daoud, très nombreux en Europe et qui ne manqueront pas de prendre sa défense ; patriotique parce que sa conscience ne lui permet pas de se taire face aux accusations partisanes, dénuées de fondement et gratuites visant ses compatriotes que nous sommes.
« Bien que je sois un Algérien installé au Canada, j’aime mon pays et je le défends en toute occasion », dit-il, en rappelant que ce n’est pas le cas de Kamel Daoud qui tourne le dos à l’Algérie, la dénigre, appuyant ainsi les thèses des colonisateurs dont il est devenu le porte-parole.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à relire ses écrits où il parle vertement des pratiques de l’islam par les Algériens. « Ils vont à la prière du vendredi débraillés comme des chiffoniers », accuse sans ménagement Kamel Daoud.
Pour Ahmed Bensaada, Kamel Daoud, qui renie sa culture et sa civilisation, ne peut porter la fonction d’écrivain. Il a franchi la ligne rouge en rendant responsable l’Arabo-musulman de la folie des viols endeuillant la ville de Cologne en Allemagne, la nuit de la Saint Sylvestre.
C’est la raison pour laquelle Ahmed Bensaada publie son essai avec pour titre Kamel Daoud, Cologne contre-attaque, se référant à l’ouvrage de cet auteur qui a écrit sur Albert Camus, Meursault contre-attaque.
La ligne fondamentale du réquisitoire de Ahmed Bensaada s’appuie sur l’argument selon lequel le crime ne peut en aucun cas être imputé uniquement à la race ou à la religion. Il sortir a d’abord son livre en Algérie, avant de le lancer prochainement en France où Kamel Daoud connaît une grande popularité et est soutenu par de hautes personnalités, à l’image du Premier ministre français Manuel Valls.
hmed Bensaada a trouvé un éditeur à sa mesure en optant pour les éditions Frantz Fanon dont le siège est à Tizi Ouzou. Le directeur de cette maison d’édition, Amar Inagrachène, est intervenu pour donner les lignes directrices de son activité, précisant que celles-ci recherchent la liaison entre l’action et la réflexion.
Source: Jeune-independant - 28 juin 2016